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Affaire Madoff : l'heure des comptes

Le nombre de banques qui s'avouent frappées par l'affaire Madoff ne cesse d'augmenter. C'est surtout les banques européennes et asiatiques qui trinquent. Le français Natixis, déjà fragilisé par la crise des {subprimes}, la japonais Aozara et surtout l'espagnol Santander comptent leurs pertes.
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Voilà qui ne va pas faciliter la tâche des agents de la banque populaire et de la Caisse d'Epargne, chargés de vendre des titres Natixis à leurs clients. Après avoir subi les répercussion de la crise des subprimes, leur filiale laisse de nouvelles plumes dans unes des plus grandes fraudes de l'histoire de la finance, l'affaire Madoff, du nom de l'ancien patron du Nasdaq, devenu courtier pour banques et fonds d'investissements.

_ Natixis y perdrait environ 450 millions d'euros. Elle prend la tête de la section française de l'internationale des banques flouées par Bernard Madoff, suivie de la BNP Paribas (350 millions d'euros), de l'assureur Axa (moins de 100 millions d'euros) et de la Société générale (moins de 10 millions d'euros).

Au niveau européen, les chiffres sont encore plus impressionnants. Dernière victime en date, la banque néerlandaise Fortis, nationalisée après ses déboires liés aux subprimes, qui pourrait perdre un milliard d'euros. Le record européen appartient - pour l'instant - à l'espagnol Santander, avec des pertes dépassant les 2,2 milliards d'euros.

Les victimes de Bernard Madoff se recrutent aussi en Asie. La banque japonaise Aozara Bank estime que ses pertes pourraient atteindre 101 milliards d'euros. Hier, le groupe financier japonais Nomura Holdings avait également annoncé une possible perte de 225 millions d'euros.

Quatre scandales financiers en 15 ans

Les responsables européens mettent en cause la législation américaine. Après Enron, LTCM et Lehman Brothers, c'est le quatrième scandale financier en 15 ans. Ils demandent aux autorités américaines de durcir leur législation.

Les banques et les organismes financiers ne sont pas les seules victimes. La communauté juive américaine, dont Bernard Madoff se faisait passer pour le bienfaiteur, compte aussi ses pertes. Sur la liste des escroqués figure la fondation Elie Wiesel pour l'humanité, Wunderkinder, celle de Steven Spielberg, ou encore, les propriétaires de l'équipe de base-ball de New-York.

Avec des pertes totales évaluées à 50 milliards de dollars, l'affaire Madoff n'a pas fini de faire trembler financier et millionaires. Chacun vérifie son bas de laine avec angoisse. La liste des “pigeons” de l'ancien patron du Nasdaq est loin d'être close.

Grégoire Lecalot, avec agences

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