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Avec l'"écopilotage", les compagnies aériennes tentent de concilier économies et écologie

Face aux préoccupations environnementales des passagers, le transport aérien s'adapte. La compagnie Air France s'engage notamment dans la réduction de la pollution de ses avions en baissant sa consommation de carburant, grâce à de nouvelles méthodes de pilotage. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un boeing 777 de la compagnie Air France à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, à Roissy le 11 avril 2021 (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA / MAXPPP)

Embarquement sur un vol Air France Paris-Toulouse. "Mesdames et messieurs, bonjour. Je suis votre commandant de bord". Laurent Lafontan délivre aux passagers quelques informations sur le vol mais cette fois, il ne s'agit pas de géographie : "Aujourd'hui, notre consommation de carburant sera d'environ 2,6 litres au 100 km par passager. Nous estimons ensuite réduire de 2% à 3% notre consommation de carburant."

Une réduction qui est devenue une nécessité alors que le secteur de l'aéronotique a mauvaise réputation en matière d'écologie. Selon une étude du cabinet Berger, le nombre de voyages en avion pourrait même reculer de 20% une fois la crise passée à cause des préoccupations environnementales des passagers. Le transport aérien cherche à trouver la parade et pour commencer, à changer ses méthodes de pilotage.

Des objectifs chiffrés

Retour au sol, avant le départ. En tant que responsable du développement à Air France, Laurent Lafontan est à la pointe des recherches sur l'écopilotage : "Éco comme 'écologie' et comme 'économie' qui vont souvent de pair dans l'aérien. Quand je fais des économies de carburant, je fais des économies en termes d'émission de CO2." Devant lui, le nouvel instrument de vol de tout pilote. "Aujourd'hui, la tablette et l'application sont des outils que le pilote utilise, que ce soit au stade de la préparation des vols pour déterminer sa stratégie de carburant ou pendant la réalisation de son vol", indique Laurent Lafontan.

En cliquant sur des paramètres, le pilote peut voir le carburant économisé et choisir un roulage au sol sur un seul moteur. Il peut aussi choisir des meilleures trajectoires pendant le vol en montée et en descente. Des gestes quotidiens qui ont un résultat explique Laurent Lafontan : "On arrive à économiser chez Air France jusqu'à 3 à 4% de la consommation annuelle de carburant. En sachant que 1% c'est 45 000 tonnes." 

Une prise de conscience "un peu rude"

Les tablettes ont aussi permis d'économiser 20 millions de feuilles de papier et d'alléger d'autant les avions. Les pilotes ne sont pas le seuls mobilisés, il y a l'électrification du matériel au sol, l'entretien des avions ou une meilleure gestion de l'eau à bord. Autant de mesures qui permettent à la compagnie de viser des objectifs chiffrés. "La prise de conscience a été un petit peu rude et radicale, déclare Philippe Lacroute, porte-parole des pilotes d'Air France. L'aérien est souvent ponté du doigt mais c'est un secteur qui s'engage énormément. La compagnie s'engage à réduire sa pollution de 15% à l'horizon 2030 et c'est du zéro émission nette en 2050."

S'ils donnent vite des résultats, les effets de l'écopilotage sont limités notamment par la densité du trafic aérien. Pour aller plus loin, l'aéronautique doit compter sur des technologies en développement : biocarburants ou un jour, peut-être, l'avion à hydrogène qui nécessitent des infrastructures bien plus lourdes que des tablettes.

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