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Aéronautique : Airbus teste des vols pour réduire les émissions de gaz à effets de serre

Airbus tient son sommet annuel 2022 sur la réduction des émissions de CO2 jusqu'à jeudi soir. Selon le constructeur, il est déjà possible de réduire la pollution aérienne grâce à des modifications de trajectoires de vol. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Airbus A350 au-dessus de l'aéroport de Châteauroux, le 8 février 2019.  (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Assis aux commandes de son A350, fleuron de la flotte d'avions long courrier d'Airbus, Wolfgang Absmaier, pilote d'essai, a préparé un vol un peu particulier. "Aujourd'hui, on a effectué un vol Toulouse-Munich un peu spécial", confirme-t-il. "On a volé avec un carburant aviation durable, pour faire une réduction de CO2, explique le pilote, En plus, on a négocié avec les contrôles aériens pour avoir un vol plus direct que d'habitude."

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Le constructeur européen Airbus tient jusqu’à jeudi 1er décembre son sommet annuel sur les réductions d'émission de gaz à effets de serre. L'avionneur veut fédérer autour de lui les recherches les plus prometteuses, notamment autour de l'avion à hydrogène annoncé pour 2035. En attendant, Airbus a effectué un vol Toulouse-Munich expérimental pour démontrer que réduire la pollution aérienne est déjà possible.

Mattia Nurisso est spécialiste de l'optimisation des trajectoires de vol. Et il a travaillé sur celle de Toulouse-Munich. "Normalement, le contrôle du trafic aérien ne nous donne la possibilité de monter que jusqu'à un certain niveau, indique-t-il, Puis l'avion va se stabiliser pendant un certain moment."

Économie de carburant   

Pour ce vol, ils ont négocié d'éviter ces paliers et de "monter directement au niveau de croisière optimal". "Parce que quand vous êtes en palier, le moteur doit pousser plus loin pour permettre à l'avion de rester stable sur ce niveau de vol." Cette trajectoire a permis sur ce vol d'économiser de 2 à 3 % de carburant, soit 200 kilos de fuel.

Pour un effet massif, il faudrait que cette démarche se généralise, mais "aujourd'hui c'est un peu compliqué, il faut l'avouer", reconnaît Mattia Nurisso. "Il y a des programmes de recherche au niveau européen qui travaillent pour donner les outils nécessaires afin de promouvoir de plus en plus ce type d'opération", souligne-t-il.

Le principal levier, est le carburant, en l'occurrence le carburant aviation durable. Appelé SAF (en anglais "sustainable aviation fuel"), il est mélangé au kérosène, comme les biocarburants à la pompe pour les voitures. Julian Manhes s'occupe de ce dossier chez Airbus. "Le mélange qu'on utilise aujourd'hui est un mélange à 30% qui nous permet de réduire l'empreinte environnementale de ce vol de 24%."

Possible augmentation du prix des billets  

Aujourd'hui, la réglementation française n'impose qu'un mélange à 1%. En 2050, il devrait être à 60 ou 70%. "On est très loin, mais c'est parce qu'aujourd'hui le défi est dans la production".

Il faut que les producteurs fassent les investissements nécessaires, qu'on ait aussi accès à la ressource durable, en l'occurrence pour le carburant, qu'on a ici : de l'huile de cuisson usagée pour qu'on arrive à 10% en 2030."

Julien Manhes, chef de projet chez Airbus

à franceinfo

Ce carburant durable coûte deux à trois fois plus cher que le kérosène, ce qui provoquera sans doute une augmentation du prix des billets d'avion.

Aéronautique : Airbus teste des vols pour réduire les émissions de gaz à effets de serre - le reportage de Grégoire Lecalot

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