12 milliards de bénéfices en 2007 pour Total
Pas de record cette fois, mais c'est tout comme. Après avoir atteint le chiffre vertigineux (et inédit) de 12,585 milliards d'euros en 2006, le bénéfice de Total s'est établi l'an passé à 12,203 milliards. Soit une légère baisse de 3%, qui s'explique surtout par la faiblesse du dollar. La poursuite de la flambée des prix du pétrole permettant, quant à elle, que soit dégagée une "marge" toujours aussi importante.
Le groupe pétrolier reste ainsi en 2007 l'entreprise française ayant réalisé le plus gros bénéfice, se distinguant par ailleurs de ses concurrents par une hausse de sa production, de 1,5% à 2,391 millions de barils par jour. La seule manière, selon Total, de répondre à la demande, voire de modérer la hausse des prix. A l'instar de ses concurrents, le quatrième groupe pétrolier mondial a donc profité à nouveau de la hausse des prix du baril de brut, qui ont longtemps "flirté" avec les 100 dollars fin novembre. Un seuil finalement franchi au début du mois de janvier.
Total prévoit même que cette hausse de sa production se poursuive en 2008, même si le prix du baril devait baisser, grâce à des projets en Angola et au Moyen-Orient, ou encore aux ventes de gaz naturel liquéfié. Le groupe devrait également augmenter ses investissements de près de 19% cette année, à 19 milliards de dollars.
"Citoyenneté" et propreté ?
Rapidement après l'annonce de ses résultats, dans la matinée, Total s'est vu réclamer une "contribution citoyenne" par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Elle accuse l'entreprise de ne pas modérer suffisamment ses prix à la pompe, et réclame un geste pour compenser "l'inflation continue" du prix des carburants. Christophe de Margerie, directeur général de Total, a estimé que son groupe avait "tenu ses engagements" en la matière. De son côté, le syndicat CGT a suggéré au pétrolier d' "investir dans l'ensemble de ses raffineries
françaises pour l'intérêt national et pour les milliers d'emplois".
Enfin, pour s'inscrire dans les moeurs actuelles, Christophe de Margerie a promis de devenir un groupe "propre", grâce à une "montée en
puissance progressive" de nouvelles ressources, comme le gaz, "moins polluant" que le pétrole et le charbon, l'énergie solaire, ou le captage et le stockage du CO2. Total n'exclut pas non plus de se lancer dans un autre projet nucléaire après le partenariat conclu avec les groupes français Suez et Areva pour proposer deux réacteurs EPR aux Emirats.
Matteu Maestracci, avec agences
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