Des New-Yorkais refusent de cohabiter avec l'ambassadeur de la France à l'ONU
Le syndicat de copropriété de l'immeuble craignait que ce dernier n'organise trop de réceptions.
Les "soirées de l'ambassadeur" sont réputées pour leur raffinement et le beau monde qui s'y croise. Mais pour les voisins, elles sont, semble-t-il, un cauchemar. Craignant d'être incommodés par la présence de l'ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre, dans leur luxueux immeuble, les membres du syndicat de copropriété ont refusé que ce dernier ne vienne s'installer à la River House, l'un des plus chics bâtiments de l'île de Mannhatan, à New York (Etats-Unis).
Mardi 29 juillet, les médias américains racontent l'histoire de ce diplomate recherchant un appartement désespérément.
Trop de réceptions à l'agenda de l'ambassadeur
Le gouvernement français mettait 7,2 millions de dollars sur la table pour l'achat de ce magnifique duplex Art Déco de 460 m2. Niché dans un immeuble surplombant l'East River, construit en 1931, l'appartement disposait de 14 pièces, dont plusieurs salles de réception. Mais cela n'a pas suffi à convaincre la copropriété.
Selon le Wall Street Journal, l'emménagement de l'ambassadeur a été contré par la campagne acharnée menée par l'une des habitantes de l'immeuble, la mondaine Elizabeth Kabler. Elle-même fille de diplomate, elle a expliqué par courrier à ses voisins qu'il n'était pas "dans leur intérêt de cohabiter avec des émissaires étrangers qui sont, pour une large part, hors de portée de la loi".
Une mise en garde justifiée par le fait que l'organisation de réceptions fait partie du mandat des diplomates, soucieux d'échanger autour des questions d'actualités internationales. Appelé à se prononcer sur l'arrivée de ce futur voisin, le syndicat de copropriété a donc posé ses conditions : un nombre restreint de réceptions. Inacceptable pour la France. "Le gouvernement français et l'ambassadeur ont estimé que cet arrangement ne leur convenait pas et ils ont décidé de passer à autre chose", a expliqué Pat Wheatley, courtier pour l'agence immobilière Sotheby's, qui a géré l'offre française.
L'appartement de son prédécesseur faisait déjà polémique
L'ambassadeur français "est un merveilleux résident potentiel et je suis sûre qu'il trouvera une résidence appropriée dans laquelle il sera heureux de vivre", a relativisé Pat Wheatley. Mais force est de constater que les titulaires du poste n'ont pas de chance dans la Grosse pomme. Le prédécesseur de François Delattre, Gérard Araud, avait été contraint de vendre le somptueux appartement qu'il occupait sur la très chic Park Avenue. Et pour cause, le duplex de 18 pièces était jugé beaucoup trop cher pour l'Etat français. Alors que 48 millions en étaient demandés, indiquait Le Figaro.fr, il a finalement été vendu pour 70 millions de dollars.
Cette vente avait d'ailleurs créé un certain émoi dans le petit monde de l'immobilier new-yorkais, où les prix atteignent des sommets depuis quelques années. Ce qui n'augure rien de bon pour notre ambassadeur en errance.
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