Pourquoi certaines stations balnéaires suppriment-elles leurs douches de plages ?

Pour certains vacanciers, c'est un passage obligatoire après un bon bain en mer : les douches de plage. "C'est très agréable pour éviter d'avoir trop de sable dans la voiture", souligne une baigneuse, plage du Petit Travers, à Carnon près de Montpellier. Mais entre sécheresse et perspectives de restriction d'eau, en pleine vague de chaleur depuis lundi 11 juillet, l'eau devient un produit de luxe. Plusieurs stations balnéaires veulent donc diminuer leur consommation. Et dans l'Hérault, plusieurs douches sont désormais supprimées au profit de leurs petites cousines : les douches de pieds ou pédiluves.

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À Palavas-les-Flots, les douches de plage ont disparues en 2018. "Malheureusement, il y a un usage constant qui n'est pas très valable, pas très bon", explique le maire Christian Jeanjean. "Beaucoup de gens venaient se doucher avec des produits, d'autres prenaient des grosses poubelles et triaient les moules qu'ils avaient ramassé dans la mer", s'exaspère l'élu. Autant d'abus qui ont amené la municipalité à remplacer ces 15 douches à hauteur d'hommes par de plus petites, des pédiluves. Résultat : la commune économise 40% d'eau.

L'eau est un bien qui deviendra peut-être rare et nous devons y faire attention. Quand on voit ces pans de glaciers s'effondrer, quand on entend que le niveau de la mer va monter, ce n'est pas rassurant.

Christian Jeanjean, maire de Palavas-les-Flots

franceinfo

Si ces pédiluves sont meilleurs pour la planète, ils sont aussi bons pour le porte-monnaie des stations balnéaires. Quelques kilomètres plus loin, à la Grande-Motte, il y avait encore 21 douches en 2021. La moitié ont été remplacées par ce dispositif. "C'est une économie de 1 200 m³ d'eau", explique le maire, Stéphan Rossignol. "La grande majorité des usagers de la plage sont dans les campings ou dans les hôtels. Ils n'ont que quelques centaines de mètres à parcourir pour aller chez eux", précise l'élu.

"Des rince-pieds, cela suffit largement"

Mais cette décision ne fait pas l'unanimité chez les baigneurs. "L'autre jour, la police a trouvé une dame allongée [dans un pédiluve]. Elle a expliqué qu'elle se douchait, en se plaignant que les douches de la Grande-Motte n'étaient pas pratiques, qu'elles étaient faites pour les gens petits", s'amuse Stéphan Rossignol.

Christian, lui, fait plus d'1m80, et, comme beaucoup d'autres vacanciers croisés sur la plage, il ne voit aucun inconvénient aux pédiluves : "Les Européens ne se rendent pas compte de la valeur de l'eau, des rince-pieds, cela suffit largement". D'ici l'hiver 2022, la Grande-Motte se séparera encore de plusieurs douches pour n'en conserver que quatre.