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Une simple prise de sang pour dépister la trisomie 21

Un test sanguin va être commercialisé dès la mi-août en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Mais la France devra encore attendre. 

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Un test prénatal et sanguin va être commercialisé en Suisse, en Allemagne et en Autriche pour dépister la trisomie 21.  (LA COPPOLA MEIER / GETTY IMAGES)

"C'est une petite révolution médicale", admettent certains médecins. Un test de dernière génération permettant de dépister la trisomie 21 grâce à une prise de sang a été autorisé en Suisse, en Allemagne et en Autriche, rapporte vendredi 3 août Le Figaro. Il sera disponible dès la mi-août, précise le site suisse 20 Minutes.ch. Cette méthode prénatale entend remplacer l'amniocentèse, qui n'est pas sans risque pour le fœtus. FTVi vous explique en quoi elle consiste. 

Comment dépiste-t-on la trisomie 21 aujourd'hui ? 

Le dépistage de la trisomie 21 passe aujourd'hui par différents examens. Dès le premier trimestre de grossesse, les femmes enceintes se voient proposer un dépistage qui associe échographie et prélèvement de sang. A l'échographie, on observe la clarté nucale, c'est-à-dire l'épaisseur de la nuque du fœtus. Cette méthode permet d'évaluer le risque d'anomalie, mais n'est pas fiable à 100%. 

En cas de doute, les femmes ont alors le choix de procéder à une amniocentèse, c'est-à-dire une ponction du liquide amniotique. La méthode, non sans risque pour le fœtus, permet de poser un diagnostic.

Que va changer le test ? 

Le test sanguin, baptisé "PraenaTest", pourra être fait dès la dixième semaine de grossesse. Il permet de récolter des informations sur l'ADN du fœtus, présent sous forme de petits fragments dans le sang de la mère. Selon le professeur Yves Ville, chef du service de gynéco-obstétrique de l'hôpital Necker à Paris, la fiabilité de cette nouvelle méthode de dépistage non invasive est "évaluée à 99%". Elle sera plutôt proposée à des femmes ayant des grossesses à risque afin "d'éviter le risque de fausse couche lié à l'amniocentèse".

Quand arrivera-t-il en France ? 

Pas tout de suite. En dépit de sa fiabilité, il faut encore que des études cliniques à grande échelle soit réalisées en France. Mais pour Yves Ville, il est important que la France lance "la procédure de validation de ce test, avant qu'un marché sauvage ne se mette en place". Pour de nombreux spécialistes, la généralisation du test à l'ensemble des femmes n'est pas souhaitable. 

Pourquoi fait-il polémique ?

Comme le rappellent les médias suisses, le test a soulevé une vive polémique ces dernières semaines. Des associations militant pour le droit à la vie des personnes trisomiques redoutent en effet une augmentation des avortements. Le Figaro note ainsi que, pour la France, ce sera à la Haute Autorité de santé de "définir la stratégie d'emploi de ce nouvel outil". L'organisme doit être saisi par le ministère. Et l'avis du Comité consultatif national d'éthique sera également requis. 

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