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Les oméga-3, pas besoin d'en faire tout un plat

Selon une étude publiée mercredi, ces acides gras essentiels ne diminuent pas le risque de mortalité, notamment cardiovasculaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les sardines et le poisson en général sont riches en oméga-3. (MARK SYKES / AFP)

SANTE - Après la remise en cause des vertus du bio et la constatation que le régime alimentaire français est plus riche en cholestérol que celui des Américains, une étude, publiée mercredi 12 septembre dans le Journal of the American Medical Association (en anglais), vient doucher les espoirs des adeptes d'une alimentation saine : les oméga-3 ne diminueraient pas le risque de mortalité. FTVi revient sur les enjeux de ces résultats.

Quelles vertus sont prêtées aux oméga-3 ?

Bien que le mécanisme d'action de ces acides gras dits essentiels ne soit pas clair, leurs effets bénéfiques supposés sur le plan cardiovasculaire pourraient consister à abaisser les niveaux de mauvais cholestérol. Ils préviendraient ainsi des troubles importants du rythme cardiaque et abaisseraient la tension artérielle.

Les principales sociétés savantes médicales recommandent ainsi de prendre des oméga-3, soit en complément alimentaire soit par le biais d'un régime alimentaire, chez les patients ayant subi un infarctus. Ces bonnes graisses sont contenues dans les graines et huiles de lin, de chanvre ou de citrouille ainsi que dans les poissons gras.

Que disent les autorités sanitaires ?

Cela dépend des pays. Comme le rappelle Le Monde (article payant), l'agence américaine des médicaments, la Food and Drug Administration, n'a approuvé la prescription des oméga-3 "qu'en tant qu'agent faisant diminuer le taux de triglycérides chez les personnes ayant un niveau trop élevé de ces lipides".

En France, indique encore Le Monde, une autorisation de mise sur le marché a été accordée comme traitement additionnel en prévention de l'infarctus du myocarde, après un premier infarctus. 

Comment cette nouvelle étude a-t-elle été menée ? 

Une équipe de chercheurs de l'université de Ioannina (Grèce) a analysé les résultats de vingt études internationales menées ces dernières années sur l'effet préventif des oméga-3 dans le domaine cardiovasculaire. 

Sur les 68 680 participants à ces études, 7 044 décès ont été enregistrés, dont notamment 3 993 à la suite d'une crise cardiaque et 1 490 d'un accident vasculaire cérébral, précise le Dr Evangelos Rizos, principal auteur de ces travaux.

Quelles sont ses conclusions ?

Prendre des compléments d'acides gras oméga-3 n'est pas lié à une réduction du risque d'accident cardiovasculaire grave ou de toutes causes de mortalité, concluent les chercheurs. "Nos résultats ne justifient pas le recours aux oméga-3 dans la pratique clinique quotidienne ou comme recommandation en complément alimentaire", ajoutent-ils.

Ces conclusions ne devraient pas passer inaperçues dans un marché qui pèse 10 milliards d'euros, selon Le Monde. La mention "riche en oméga-3" est en effet devenue un argument marketing incontournable dans l'industrie agroalimentaire.

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