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Des mamans serpents font des bébés toutes seules

La comparaison de l'ADN d'une femelle serpent et de ses rejetons, tous mâles, a démontré l'absence d'une quelconque contribution génétique paternelle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un serpent de l'espèce agkistrodon contortrix laticinctus en captivité. (JACK MILCHANOWSKI / AGE PHOTOSTOCK RM / GETTY IMAGES)

ANIMAUX - Drôles de mères célibataires. Chez certaines espèces de serpents, les femelles peuvent se reproduire avec ou sans l'intervention d'un mâle. Grâce à des analyses génétiques, des biologistes américains affirment avoir découvert à l'état sauvage ce type de reproduction chez deux espèces de serpents de la famille des vipères, indique l'AFP mercredi 12 septembre. 

Chez le mocassin à tête cuivrée (Agkistrodon contortrix) et le mocassin d'eau (Agkistrodon piscivorus), la comparaison de l'ADN de la maman serpent et de ses rejetons, tous mâles, a démontré l'absence d'une quelconque contribution génétique paternelle. Ce phénomène, appelé "parthénogenèse", s'observe lorsqu'un œuf non fécondé donne naissance à un ou plusieurs individus. S'il est bien connu des biologistes et survient chez de nombreuses espèces animales, il est plus fréquent chez les insectes. Ainsi, "nous sommes persuadés que notre découverte constitue le premier cas de parthénogenèse facultative chez des vertébrés sauvages", a souligné Warren Booth, de l'université d'Etat de Caroline du Nord, et son équipe. 

Une "bizarrerie" déjà observée chez les animaux en captivité

Les scientifiques ont longtemps cru cette bizarrerie limitée aux seuls oiseaux domestiqués. Jusqu'à ce que l'on découvre que divers serpents, lézards (dont le célèbre dragon de Komodo) et requins y avaient également recours. Mais à chaque fois, les femelles concernées avaient depuis longtemps été capturées ou étaient nées en captivité. Les scientifiques pensaient alors que la parthénogenèse facultative était un syndrome ne touchant que les animaux isolés et privés de partenaire potentiel.

En fait, cette forme de reproduction asexuée semble beaucoup plus répandue que prévu chez les reptiles à écailles (serpents, lézards, iguanes, caméléons, etc.), ont constaté les chercheurs, et "ne peut désormais plus être considérée comme une bizarrerie rare et marginale dans l'évolution des vertébrés". Reste à savoir pourquoi un tel phénomène survient alors que les partenaires mâles abondent chez ces deux espèces de serpents, ce qui nécessitera d'autres études, estiment les auteurs. 

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