Mai 68 : les ouvriers suivent le mouvement des étudiants
En mai 1968, dans les usines partout en France, les ouvriers se mettaient en grève. Le mouvement social s'est achevé par les accords de Grenelle.
C'était encore l'ère de la grande industrie, le temps où les mineurs descendaient au travail comme leur père, où les trains de banlieue conduisaient les métallurgistes vers leurs ateliers et leurs machines infernales. Les ouvriers sont près de huit millions en 1968. Chez les hommes, ils représentent la moitié des salariés et un quart des femmes sont des ouvrières.
Des grèves historiques
Symbole de ce monde industriel, l'usine Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le mouvement de grève y démarre spontanément en 1968. Les revendications sont les mêmes partout depuis des années : augmentation des salaires, réduction du temps de travail... L'étincelle étudiante amène sept à huit millions de grévistes. Jamais le pays n'avait connu un tel mouvement. On défile dans les plus petites villes. Surpris, des syndicats tentent d'encadrer les luttes.
À Paris le 13 mai, un défilé de 800 000 personnes conspue le régime gaulliste. Les grèves durent. Les patrons sont inquiets. Le gouvernement est pressé de négocier. Les accords de Grenelle concluent fin mai à une augmentation générale des salaires de 10% et de 35% pour le SMIG. Peu à peu, le travail reprend.
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