Bretagne : un contexte économique difficile pour les producteurs laitiers
De très nombreux éleveurs s'y retrouvent. Et le contexte en ce moment n'est pas favorable, ils sont inquiets. Il y a la chute des cours mais aussi les craintes dues à l'embargo russe.
Marcel est éleveur laitier depuis 35 ans. Sa journée commence toujours à 6 heures du matin. Il a 170 vaches, son métier le passionne malgré les difficultés.
Le lait qui était autorisé à la livraison il y a 40 ans ne l'est plus. Les normes d'hygiène ont beaucoup évolué. C'est bien pour le consommateur, c'est un peu plus exigeant pour nous.
Le litre de lait est aujourd'hui vendu 36 centimes d'euros. Avec l'embargo russe et la fin des quotas laitiers, les cours pourraient chuter. Les revenus d'un éleveur ne sont jamais garantis. Pour Marcel, c'est entre 1 000 et 3 000 euros par mois.
On vit dans un monde de grande instabilité. Pour ceux qui sont habitués à la régularité de leurs revenus, c'est difficile à gérer dans un premier temps. Cela peut être très stressant.
La filière porcine est aussi en crise. Paul Auffray se considère comme éleveur et chef d'entreprise.
C'est très difficile depuis 2008. Le bilan est soit négatif soit tout juste à l'équilibre. On ne dégage plus de revenus depuis 6 ans.
Il lui est impossible d'investir alors que sa ferme a plus de 40 ans. Selon lui, c'est à cause des règles administratives et de la baisse du prix de la viande qui a baissé de 15 centimes le kg, soit une perte de 70 000 euros cette année pour son exploitation.
Ce qu'on vit depuis 2007 c'est du jamais vu. Auparavant, après la crise, il y avait une ou deux bonnes années. Depuis 6 ans, c'est crise sur crise. Après la crise monétaire, celle des matières premières, nous voici dans une crise diplomatique avec les Russes.
Les agriculteurs appellent leur ministre à l'aide. Depuis 15 ans, 5 000 élevages disparaissent chaque année.
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