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Tirage au sort dans les facs : on ne joue pas "l'avenir des étudiants à la roulette russe"

François Germinet, président de l’Université de Cergy-Pontoise (Val d'Oise), a manifesté son opposition, vendredi, sur franceinfo à la suite de la publication de la circulaire qui entérine la pratique du tirage au sort pour départager les candidats à l'entrée des universités.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des étudiants à l'IUT de Bourges dans le Cher, le 5 septembre 2016. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

Jeudi, 27 avril, par une circulaire publiée au Bulletin officiel, le ministère de l'Enseignement supérieur a entériné la pratique du tirage au sort pour départager les candidats à l'entrée des filières universitaires au cas où il n'y aurait pas assez de place. François Germinet, président de l’Université de Cergy-Pontoise (Val d'Oise) et président de la commission Formation et insertion professionnelle de la Conférence des présidents d’université, a déclaré, vendredi 28 avril sur franceinfo, qu'il était "injuste de tirer au sort des étudiants", car "on se retrouve avec des étudiants qui prennent la place d'autres qui pourraient réussir".

franceinfo : Avez-vous été consulté par le ministère de l'Enseignement supérieur avant la publication de cette circulaire ?

François Germinet : Il y avait un projet d'arrêté qui avait été sorti par le ministère en février. La Conférence des présidents d'université s'était fortement opposée à la parution de celui-ci, entraînant son report. Aujourd'hui, à quelques jours de la passation de pouvoirs à l'Élysée, cela ressort via une circulaire. On continue à manifester contre elle. Cela ne nous paraît pas du tout conforme aux enjeux de notre pays et aux souhaits des étudiants. Cela nous paraît particulièrement injuste de tirer au sort, des étudiants, des futurs étudiants. Nous réclamons haut et fort de remettre sur la table le sujet de l'orientation post-bac. Il faut permettre aux étudiants d'être dans des filières qui sont conformes à leur projet professionnel et à leur parcours antérieur.

La mise en place d'une sélection sur dossier ne serait-elle pas plus juste ?

Nous réclamons une sélection sur prérequis, pas forcément sur dossier. Il faut mettre en cohérence le parcours de l'étudiant et son entrée en licence. C'est comme si à l'entrée de la terminale, on disait qu'on allait tirer au sort les étudiants qui vont pouvoir aller en filières générales. Ce n'est pas possible. On se retrouve avec des étudiants qui prennent la place d'autres qui pourraient réussir.

Aujourd'hui, la sélection à l'université est interdite. Y a-t-il moyen de pousser les murs ?

On accueille de plus en plus d'étudiants. Tous les ans, les universités accueillent plus de 30 000 étudiants. Vous voyez bien qu'on pousse les murs, on augmente le groupe de classes. Le ministère nous a donné une enveloppe pour accompagner cet effort-là. Nous sommes prêts à continuer, à ouvrir de nouvelles filières qui correspondent aux besoins réels des étudiants. En revanche, cela doit se faire de manière pensée et non pas en jouant l'avenir des étudiants à la roulette russe. Les amphis ont leur capacité. Au lieu d'avoir plus de monde dans les amphis, on peut les multiplier et en avoir deux ou quatre en parallèle. On peut aussi multiplier le nombre de groupes pour accueillir les étudiants. Nous sommes fiers d'accueillir des bacheliers. Nous voulons les accueillir dans de bonnes conditions, y compris par rapport à une bonne orientation de manière à ce qu'ils réussissent.

"Nous réclamons une sélection sur pré-requis, pas forcément sur dossier. Il faut mettre en cohérence le parcours de l'étudiant et son entrée en licence", François Germinet

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