Inscriptions dans les universités : le gouvernement valide le tirage au sort
En cas de trop grosse affluence, les bacheliers seront départagés par tirage au sort à l'entrée des universités. La circulaire a été publiée au Bulletin officiel ce jeudi.
La circulaire a été publiée au Bulletin officiel, jeudi 27 avril. Le ministère de l'Enseignement supérieur vient d'entériner la pratique du tirage au sort pour départager les candidats à l'entrée des filières universitaires où il n'y aurait pas assez de place.
La circulaire prévoit le tirage au sort uniquement en dernier recours, si deux candidats ont des critères géographiques et des vœux identiques exprimés sur la plate-forme internet APB. Le tirage au sort est une pratique qui existait déjà dans les filières en tension. En 2016, par exemple, elle a départagé un peu moins d'1% des bacheliers candidats en Staps, la filière sport, et en psychologie.
L'égalité d'accès à l'enseignement supérieur abandonné pour les syndicats
Mais désormais, avec une circulaire, le procédé est acté, regrettent les deux principaux syndicats étudiants. Selon la Fage (Fédération des Associations Générales Etudiantes) et l'Unef (Union nationale des étudiants de France), le gouvernement abandonne là le droit à l'égalité d'accès à l'enseignement supérieur, en instaurant la sélection à l'université, au lieu d'augmenter la capacité d'accueil dans les facs.
Une circulaire est aussi un moyen de se prémunir contre des candidats déçus qui décideraient de se tourner vers la justice comme cela s'est déjà produit et qui pourrait malgré tout à l'avenir se reproduire. Avec l'actuelle explosion démographique de la population étudiante, 33 000 futurs bacheliers ont, par exemple, demandé à être inscrits en Staps l'an prochain, soit 5 000 de plus que l'an dernier. Il n'y aura pas de place pour tout le monde.
"Une circulaire sortie en catimini"
Interrogé sur franceinfo vendredi, Jimmy Losfeld, président du syndicat étudiant la Fage, dénonce une circulaire "sortie en catimini pendant l'entre-deux tours de la présidentielle". Selon lui, "le texte n'a pas été discuté". "Il y a un vrai déni de démocratie et un manque de dialogue social", poursuit-il.
Face au manque de place, Jimmy Losfeld propose d'investir "un milliard d'euros de plus par an" dans le bugdet de l'enseignement supérieur et de renforcer le lien entre les universités et l'enseignement secondaire, ce qui passe par "une réforme du lycée."
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