Révisions, stratégie, gestion du stress : les conseils d'une enseignante avant les rattrapages du bac
Avant les rattrapages du bac jeudi, Valérie Sipahimalani, du syndicat national des enseignements du second degré (SNESD) et professeure de SVT au lycée, donne ses conseils aux élèves qui espèrent être repêchés.
Les terminales découvrent, mercredi 5 juillet, les résultats du bac affichés sur internet ou sur les grilles des lycées. Certains iront aux rattrapages dès jeudi. Ils s'étendent, en général, sur un ou deux jours et durent une vingtaine de minutes. Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du syndicat national des enseignements du second degré (Snesd) et professeure de SVT au lycée Jules Ferry à Paris, livre ses conseils aux lycéens.
Quelle stratégie adopter ?
Valérie Sipahimalani : On ne s'effondre pas, surtout si on a l'oral de rattrapage, parce qu'il faut commencer par prendre un peu de recul et choisir les deux matières qu'on va passer. La note d'oral remplace la note de l'écrit. Si, par exemple, vous avez eu un 15/20 en maths, ce n'est pas la peine de choisir cette matière pour le rattrapage. Même si vous obtenez 16/20 à l'oral, cette note remplacera le 15/20. Or, s'il vous manque des points, cela ne suffira pas. Il faut donc choisir une matière dans laquelle on a fait une contre-performance. Si, par exemple, vous avez eu un 3/20 en philosophie, vous pouvez espérer avoir un 11/20 ou un 12/20 à l'oral de rattrapage : ça vaut le coup. Mais si vous êtes fâchés avec la physique, il ne faut peut-être pas la choisir. Donc la difficulté est de décider quelle matière choisir.
Quelle matière privilégier ?
Cela dépend de votre profil. Si vous avez des 8/20 et des 9/20, choisissez la matière avec le plus fort coefficient. Si vous n'êtes pas du tout à l'aise dans la matière dans laquelle vous avez fait une contre-performance, il vaut mieux choisir une matière avec un plus petit coefficient, mais dans laquelle vous sentez que vous allez pouvoir faire mieux. Ces choses-là se discutent, en général, avec les professeurs, qui sont là au moment des résultats et qui prennent un peu de recul avec leurs élèves.On ne peut pas décider d'avance, il faut vraiment regarder de très près les notes et établir une stratégie.
Comment réviser ?
C'est personnel. Si cela peut vous aider à vous détendre, je vous conseille de réviser et quand même d'essayer de dormir un peu, même si souvent, c'est difficile. Donc il faut faire au mieux pour se sentir préparé. Là encore, il n'y a pas de conseil général. Le plus souvent, ceux qui, parmi nos élèves, sentent qu'ils pourraient avoir à passer l'oral, vont continuer à réviser après les épreuves écrites. Ceci dit, on a toujours besoin de réviser ceci ou cela l'après-midi qui précède.
Peut-on demander de l'aide ? Et à qui ?
Oui, à des camarades, des profs, des relations, on regarde sur internet. Ce qu'il faut surtout savoir, c'est qu'à l'oral, les profs sont vraiment bienveillants, ils ne cherchent pas du tout à mettre les candidats en difficulté. Donc il faut, quand on arrive, même si on est très stressé, prendre le temps de réfléchir et être à l'écoute de l'examinateur. Ce dernier va donner des petits coups de pouce et essayer de faire sortir le meilleur que le candidat va donner.
Comment ne pas perdre ses moyens ?
On respire. Certes, c'est une première, mais le plus souvent les professeurs ont préparé leurs élèves d'une manière ou d'une autre pendant l'année. Ils ont déjà eu l'oral de français l'année précédente, ils ont passé des TPE, les oraux de langues vivantes... Donc ils ne sont pas complètement démunis par rapport à l'oral. Certains candidats arrivent avec un doudou. Il faut prendre n'importe quoi qui rassure. Cela fait sourire l'examinateur mais ce n'est pas un problème. L'examinateur est là pour mettre le candidat en confiance. Il faut donc y aller avec un a priori positif. On n'est pas là pour se faire démolir, on est là pour être repêché. C'est vraiment cet esprit de bienveillance et de repêchage qui prédomine. Cela étant, en général, au bout de quelques minutes, l'examinateur voit le profil de l'élève. On voit bien qu'il y en a certains qui ont fait une contre-performance à l'écrit parce qu'ils étaient dans un état de panique. Dans ce cas, il n'y a pas de problème. Mais on voit d'autres élèves qui ont fait une contre-performance parce qu'ils n'ont pas les connaissances requises. Pour eux, ce sera quand même difficile de sauver les meubles.
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