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Pétition contre une question du bac d'anglais : "On est beaucoup à ne pas bien savoir parler anglais"

Arthur, qui a lancé une pétition pour réclamer l'annulation d'une question qu'il estimait trop difficile, explique à francetv info sa démarche, contestée par d'autres lycéens.

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Capture d'écran de la pétition réclamant l'annulation d'une question de l'épreuve d'anglais du baccalauréat 2015. (CHANGE.ORG)

Quand ils sont rentrés chez eux après l'épreuve d'anglais au bac, vendredi 19 juin, ils ont vu que "ça commentait pas mal sur Facebook et Twitter". Alors Arthur et son ami se sont dit : "Viens, vas-y, on lance une pétition sur Change.org." Mardi 23 juin, celle-ci recueille déjà près de 12 000 signatures. Ces lycéens réclament l'annulation de la "question M" du bac d'anglais, qu'ils jugent trop difficile. Elle portait sur un extrait d'Atonement, roman de Ian McEwan, où il est question d'un soldat de la seconde guerre mondiale. Les élèves devaient expliquer ses trois préoccupations ("three of his concerns") et la manière dont il gérait ("is coping with") la situation.

"Sous la pétition, il y a 5 000 commentaires", se félicite Arthur, élève parisien de terminale. "Contrairement à ce que disent certains, comme quoi il ne s'agit que d'une question dans une épreuve, j'ai pu constater en lisant ces commentaires que des candidats ont perdu une heure à tenter de répondre à cette question sur les quinze", explique-t-il à francetv info.  

"Tout le monde n'a pas la possibilité de partir à l'étranger"

Le garçon de 17 ans, qui a adressé cette pétition au ministère de l'Education nationale, espère que la question "passera en point bonus pour ceux qui ont réussi à y répondre ou sera annulée pour les autres". "On est beaucoup à ne pas bien savoir parler anglais", fait valoir le lycéen, qui rejette l'argument pointant un manque de travail de la part des candidats.

Pour lui, "il y a un problème avec l'enseignement de l'anglais en France. Ce n'est pas la faute des profs, mais les programmes sont mal formulés, et on ne travaille jamais avec des logiciels ou des outils informatiques qui nous permettraient de mieux apprendre". Arthur, qui compte bien avoir une réponse du ministère dans la semaine, espère que cette pétition pourra sensibiliser l'Education nationale sur l'enseignement des langues vivantes.

Il poursuit : "Tout le monde n'a pas la possibilité de partir à l'étranger et d'être bilingue, le bac fonctionne trop sur les acquis culturels." Un argument auquel répond le lycéen Hugo Travers, dont un tweet critiquant l'initiative de la pétition a été particulièrement partagé sur le réseau social :  

"C'est assez grotesque et dérisoire"

Contacté par francetv info, cet autre lycéen parisien, en terminale ES option internationale, le reconnaît volontiers : "Etant bilingue, je ne suis pas forcément représentatif des lycéens qui contestent l'épreuve. Mais j'ai discuté avec certains de mes camarades, et ils n'ont pas trouvé ça particulièrement dur."

"L'Education nationale a déjà suffisamment réduit le niveau des épreuves de langue. De plus, les correcteurs savent qu'il y a des difficultés observées sur certaines questions et harmonisent la note finale. Et puis, sur la forme, la pétition est bourrée de fautes !" s'insurge le fondateur du média citoyen Radio Londres. 

"Les médias ne devraient pas y prêter autant d'attention. Il ne va rien se passer, cela n'aura aucun impact sur l'épreuve. C'est assez grotesque et dérisoire", poursuit-il. Que pense-t-il de la tendance à se défouler sur les réseaux sociaux après les épreuves du bac ? "C'est généralement assez drôle mais c'est la responsabilité de chacun de tweeter des choses censées." Hugo Travers se souvient de l'épreuve de français l'année dernière. "Des internautes s'étaient mis à insulter Victor Hugo après l'examen !"

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