"Je n'étais vraiment pas sûre que c'était vrai, c'était un truc de ouf !" : des candidates au bac racontent avoir reçu les sujets qui ont fuité
Le ministère de l'Education a porté plainte pour des "suspicions de fuites". Certains candidats des séries L et ES en Ile-de-France ont reçu les sujets de mathématiques avant l'épreuve du bac.
Au ministère de l'Education nationale, on se veut rassurant. Il ne s'agirait pas d'une fuite d'ampleur nationale, mais d'une diffusion de sujet circonscrite à trois ou quatre établissements d'Ile-de-France. Et au sein de ces établissements, à une partie des candidats seulement. Le ministère a saisi la justice vendredi pour des "suspicions de fuites" de sujets de mathématiques au bac, mais il n'envisage pas à ce stade d'annuler l'épreuve, estimant que la fraude potentielle est "extrêmement limitée".
Parmi les candidats du bac, Eva et Claire*, rencontrées devant leur lycée du 16e arrondissement de Paris. "De trois heures à sept heures du matin, on nous a dit qu'il y avait des fuites", raconte Claire. "Je savais qu'il y avait des fuites, confirme Eva. Il y a une copine qui me les a envoyées. Je n'étais vraiment pas sûre que c'était vrai, c'était un truc de ouf ! C'était un screen, une capture d'écran du sujet, sur WhatsApp. Et quand j'ai vu le sujet, c'était bien ça ! Quand on est sorties, il y a plein de gens qui disaient : ouais, j'avais déjà le sujet... Je ne sais même pas qui l'a envoyé. Je l'ai juste reçu sur un groupe, et on m'a dit : tu ne dis pas qu'on te l'a envoyé."
Tout le monde était au courant, je ne sais pas comment. Je suis arrivée, on m'a montré les sujets, on les a vus. Et quand on est arrivé dans la salle d'examen, c'était les mêmes."
Eva, candidate au bac à Parisà franceinfo
C'est donc par des messageries privées, type WhatsApp, que les sujets auraient été diffusés, et non pas via des réseaux sociaux publics. Une diffusion limitée qui explique la décision prise vendredi soir. Les 354 000 candidats concernés n'ont pas, à ce stade, à repasser l'épreuve de maths. En revanche, il sera demandé aux jurys d'examen d'être particulièrement vigilants avec les copies des lycées concernés. Jean-Marc Huart, directeur général de l'enseignement scolaire : "S'il y a des réponses qui sont absolument parfaites avec une rédaction absolument parfaites, on peut regarder cette copie à deux fois. Ce sont des centres d'examen limités, si ça répète à plusieurs reprises, il faudra regarder cela de près."
A l'Education nationale, un précédent est resté dans les mémoires : en 2011, là aussi en maths, un exercice de l'épreuve de série scientifique avait été divulgué assez massivement. A l'époque, l'exercice en question n'avait pas été pris en compte dans la notation finale.
* Les prénoms ont été changés.
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