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Epreuves du rattrapage du bac décalées à cause de l'Aïd el-Fitr : la polémique en trois actes

Depuis ce week-end, la ministre de l'Education nationale est critiquée par des élus de droite en raison de la possibilité offerte aux élèves musulmans de décaler les oraux du mercredi au jeudi ou vendredi pour pouvoir fêter la fin du ramadan.

Article rédigé par franceinfo
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Un lycéen découvre l'épreuve de philosophie en série L au baccalauréat, le 15 juin 2016 au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Ils ont mis une mauvaise note à la ministre de l'Education nationale. Sur Twitter, plusieurs élus Les Républicains s'en sont pris, lundi 4 juillet, à Najat Vallaud-Belkacem. Ils l'ont accusée d'avoir pris l'initiative de retarder d'un jour les oraux de rattrapage du bac pour les candidats souhaitant célébrer l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du ramadan.

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Or, cette possibilité est présente dans une circulaire datant de 2004 signée par François Fillon, alors ministre de l'Education nationale. Retour sur cette polémique ne trois actes.

Acte 1. Les candidats fêtant l'Aïd el-Fitr pourront décaler leur rattrapage, annonce l'Education nationale

L'Aïd el-Fitr tombe, cette année, mercredi 6 juillet. Manque de chance pour les candidats au bac qui souhaitent célébrer cette fête de la rupture du jeûne après le mois de ramadan, ils peuvent être convoqués ce jour-là pour les oraux de rattrapage au bac.

Les épreuves démarrent, en effet, dès mercredi, jusqu'à vendredi inclus. Le candidat a deux rendez-vous pour repasser à l'oral deux épreuves de son choix, sur une demi-journée.

Lundi 4 juillet, le directeur de la Maison des examens en Ile-de-France (Siec), Vincent Goudet, a précisé que les candidats musulmans qui en faisaient la demande pouvaient être convoqués plutôt le jeudi ou le vendredi pour les oraux de rattrapage du bac, en application de la réglementation existante. Le mercredi ne peut donc leur être imposé.

Acte 2. Des élus de droite dénoncent "un communautarisme religieux"

Ce détail sur la réglementation existante leur aurait-il échappé ? Plusieurs élus Les Républicains dénoncent un "communautarisme religieux" et somment la ministre de l'Education nationale de s'expliquer.

Sur Twitter, le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, s'en prend aussi à François Hollande. Le président de la République a renoncé à "défendre la laïcité pour flatter un communautarisme religieux auquel il est redevable", écrit-il.

Un autre élu du sud de la France, le maire de Nice, Christian Estrosi, met directement en cause Najat Vallaud-Belkacem en se demandant s'il s'agit de sa "volonté" ou d'une initiative de l'administration :

Guillaume Peltier, l'un des porte-paroles des Républicains, ne prend même pas de pincettes et assure carrément qu'avec Najat Vallaud-Belkacem, le calendrier de l'islam est "prioritaire en France ".

Acte 3. Le ministère rappelle qu'il s'agit de l'application d'une circulaire de Fillon

Le service de presse de la ministre, interrogé par Lab d'Europe 1, souligne que ce report d'une journée est possible grâce à une circulaire datant du 18 mai 2004 et signée par... François Fillon, alors ministre de l'Education du gouvernement Jean-Pierre Raffarin.

Selon cette circulaire, l'institution scolaire doit, en effet, "prendre les dispositions nécessaires pour qu'aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés" le jour des "grandes fêtes religieuses".

L'Aïd el-Fitr tombant mercredi, les candidats musulmans qui le demandent peuvent donc passer ces oraux jeudi ou vendredi, et les correcteurs être remplacés ce jour-là, en vertu de circulaires de 2004 et 2012, rappelle la Maison des examens en Ile-de-France

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