Baccalauréat 2022 : comment expliquer ce taux de réussite provisoire de 86%, en baisse par rapport aux deux années précédentes
Il sera nécessaire de consolider ce chiffre en fin de semaine avec les résultats définitifs mais une tendance à la baisse se dégage dans les résultats du baccalauréat par rapport aux années 2020 et 2021 marquées par le Covid-19.
Du soulagement, pour la plupart des 710 000 candidats au baccalauréat, mardi 5 juillet, qui ont découvert leurs résultats. Le taux de réussite provisoire est de 86%, avant les rattrapages. Il s'agit presque d'une surprise, au vu de la tendance de ces 30 dernières années, car c’est 4,7 points en dessous du taux de réussite de 2021.
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Il faudra consolider ce chiffre en fin de semaine, quand on aura les résultats définitifs, après la session de rattrapage, qui se déroule dès mercredi et jusqu’à vendredi mais la tendance est nette. Les années précédentes, le taux de réussite au baccalauréat avant le rattrapage était de 90,5% en 2021 et 91,5% en 2020.
Un contexte d'après-Covid ?
Pour le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, cette tendance est liée au contexte d’après-Covid. Il s'agit effectivement de la première année où ce baccalauréat, réformé par Jean-Michel Blanquer, se déroule quasiment normalement. En 2021, le baccalauréat s’était basé en grande partie sur le contrôle continu et en 2020, il n’y avait carrément eu aucune épreuve nationale. Cela reste d’ailleurs l’année record pour le taux de réussite.
Cette année 2022, il s'agit donc du dispositif normal avec 40% de contrôle continu et 60% pour les épreuves terminales comme la philosophie, les épreuves de spécialité et le grand oral, et puis le français passé en classe de première. À noter que ce chiffre de 86% est supérieur au taux de réussite avant les rattrapages en 2019 (77,7%), en 2018 (78,8%) et en 2017 (78,6%) .
Une tendance à la hausse ces dernières années
Mais ce taux de réussite au bac est un sujet récurrent de polémique. On entend régulièrement ce type de refrain : "Le bac ne vaut plus rien", "On le donne à tout le monde". Quand on regarde la tendance sur ces dernières années, et c'est assez flagrant, la courbe est en hausse constante. En 1995, il y avait 75% de réussite et dix ans plus tard quasiment 80%, puis 88% en 2015, et plus de 90% en 2020 et 2021.
Deux facteurs récents ont beaucoup joué sur ce taux de réussite. Tout d'abord il y a le Covid-19 en 2020 et 2021, avec une forme d’indulgence de la part des correcteurs et le nouveau baccalauréat qui prend en compte le contrôle continu. Cela nécessite d’harmoniser les notes, d’un établissement à un autre et on ajuste uniquement vers le haut.
D’ailleurs cette année, la notation des épreuves de spécialité a créé la polémique. Les notes de lots entiers de copies ont été relevées, sans avertir les correcteurs, qui n’ont pas du tout apprécié. Le ministère a ensuite assuré qu’il n’y avait pas eu de consigne nationale. Mais certains s’élèvent contre ce qu’est devenu le baccalauréat aujourd’hui. Plusieurs associations de professeurs de spécialité estiment que "le baccalauréat, comme examen national dont la valeur est garantie par l’institution, n’existe plus". Elles souhaitent "organiser des États généraux du lycée". Dans tous les cas, le baccalauréat aujourd’hui, reste le sésame nécessaire pour ceux qui veulent poursuivre leurs études après le lycée.
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