Armée : dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes
Une enquête interne permettra peut-être de mettre fin à un tabou: les violences sexuelles faites aux femmes dans l'armée. L'armée française est la plus féminisée d'Europe. Une quarantaine de viols ou d'agressions auraient été commis ces dernières années et les victimes ont peur de porter plainte. Le témoignage que nous avons recueilli est rare.
De ses 10 ans dans l'armée de terre, elle ne garde que ces photos. Il y a un an et demi, cette femme officier a démissionné, après avoir été, dit-elle, agressée par son supérieur. Tout aurait commencé par des avances, devenues insistantes.
Au début, j'ai essayé de la raisonner, mais cela ne marchait pas, alors j'ai été plus ferme, voire agressive.
Lors d'un déplacement, elle est logée dans le même hôtel que son chef, qui la convoque pour un entretien.
Je suis rentrée dans sa chambre, et le piège s'est refermé. C'était trop tard.
Elle dit avoir été violée ce soir-là et informe sa hiérarchie.
J'ai rendu compte à l'institution militaire qui a fait une enquête interne. J'ai demandé les résultats. L'armée a refusé. J'ai donc décidé de porter plainte dans le civil.
Son chef a été placé en garde à vue. L'affaire est en cours. Un cas qui ne serait pas isolé. Pendant 2 ans, ces journalistes ont enquêté. toucheraient toutes les armées, quel que soit le grade, et témoigner est difficile pour les victimes.
Celle qui dénonce s'extrait du groupe, et met en péril son unité. On a tendance à la rejeter. Elle devient le mouton noir.
Le ministère de la Défense vient de recevoir un rapport confidentiel, qui répertorie une quarantaine de cas.
Il y a une réalité du problème. Il faut faire la transparence. Que le traitement soit irréprochable, qu'il y ait des sanctions displinaires, des suites judiciaires. Il faut en venir au zéro faute.
Le ministre de la Défense a demandé une enquête à l'Inspection générale des armées et annonce un plan de lutte contre les violences sexuelles.
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