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Vidéo Maltraitance animale : le permis de détention, est-ce la solution ?

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Le système a été mis en place en Wallonie, en Belgique. Attribué à chaque personne majeure, il est retiré en cas de maltraitance animale avérée. Mais la SPA est sceptique.
VIDEO. Maltraitance animale : le permis de détention, est-ce la solution ? Le système a été mis en place en Wallonie, en Belgique. Attribué à chaque personne majeure, il est retiré en cas de maltraitance animale avérée. Mais la SPA est sceptique. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Le système a été mis en place en Wallonie, en Belgique. Attribué à chaque personne majeure, il est retiré en cas de maltraitance animale avérée. Mais la SPA est sceptique.

"C'est un outil simple et efficace. Tout le monde l'a tacitement à sa majorité, vous n'avez pas de démarches à faire. Vous avez 18 ans, vous avez votre permis de détention. Son intérêt, c'est qu'on peut vous le retirer, et ce de manière relativement facile." Cet outil, décrit par Sébastien De Jonge, directeur de l'association de protection animale Sans Collier ASBL, c'est le permis de détention d'un animal de compagnie.

Depuis le 1er janvier 2019, 14 retraits de permis en Wallonie

Il est actuellement expérimenté dans la région belge de Wallonie depuis le 1er janvier 2019. Comme l'explique Sébastien De Jonge, "il ne faut pas de décision judiciaire, l'administration elle-même, un fonctionnaire, peut décider de vous retirer votre permis de détention". Le but de ce permis : lutter contre la récidive face à la maltraitance animale.

"Auparavant, quelqu'un qui maltraitait son animal, il se le faisait saisir. Mais il pouvait, le jour même, aller acheter un nouveau chien sans en être inquiété, en toute légalité", constate Sébastien De Jonge. Depuis le 1er janvier 2019, il y a eu 14 retraits de permis.

Qui délivre ce permis ? Qui fait passer l’examen ?

Toutefois, cette idée est loin de faire l'unanimité parmi les défenseurs de la cause animale. "L'idée est bonne sur le papier, mais ça peut être une usine à gaz. Qui délivre ce permis ? Qui fait passer l'examen ? Qui contrôle ? L'autorité judiciaire ou administrative ? Quid des données nominatives et qui constate les maltraitances ?", s'interroge Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA.

L'exemple de la Suisse, qui a instauré un "permis pour chien" en 2008, laisse penser qu'un tel dispositif est peu efficace. Avant d'acquérir un chien, chacun devait suivre des cours pratiques et théoriques. Mais cette idée a été abandonnée en 2017, faute de résultats.

Le permis de détention possède un fort pouvoir symbolique

Pour mieux protéger les animaux, les associations évoquent par ailleurs l'importance de l'interdiction de la vente d'animaux de compagnie dans les animaleries et sur Internet. Mais d'après Sans collier ASBL, l'avantage du permis de détention, c'est qu'il possède un fort pouvoir symbolique.

Pour Sébastien De Jonge, "c'est aussi un message qu'on envoie à la société. Avoir un animal de compagnie, ce n'est pas une liberté immuable. Vous avez des devoirs, et l'État peut décider de vous retirer votre droit à avoir des animaux".

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