Vidéo de L214 dans un élevage de canards : un comité professionnel dénonce une "stratégie de lynchage pour développer un monde végétarien"
La stratégie de l'association L214 consiste à "théâtraliser des images prises, volées et mises en scène. Nous sommes extrêmement prudents par rapport à ce qui est diffusé", a réagi Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), invitée jeudi 20 août sur franceinfo.
Carcasses de canards baignant dans le lisier, animaux en cage ne voyant jamais le jour, au milieu d'asticots et de rats, l'association de défense des animaux L214 dénonce jeudi 20 août les pratiques d'un site d'élevage de canards reproducteurs utilisés pour la filière foie gras du Sud-Ouest. La vidéo a été tournée ce mois-ci à Lichos, dans les Pyrénées-Atlantiques. L214 demande un audit général de la filière foie gras. Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation annonce avoir lancé une enquête sur place et une prochaine mise en demeure de l'exploitation. Sur franceinfo, Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), dénonce "une stratégie de lynchage" de L214 "pour développer un monde végétarien".
franceinfo : Avez-vous vu ces images ?
Marie-Pierre Pé : Si ces images sont avérées, c'est inacceptable et nous condamnons cela. Mais ne soyons pas dupes. La stratégie de l'association qui a mis ces images en ligne est une stratégie de lynchage de tout élevage pour développer un monde végétarien. Donc, ne soyons pas dupes et prenons du recul. Une inspection est en cours, elle va permettre d'objectiver la situation et nous nous référerons à ce que dira l'inspection des services vétérinaires. L'éleveur ne reconnaît pas toutes les images qui sont dans cette vidéo. Nous allons nous baser sur le compte rendu de l'inspection des services vétérinaires.
Si cette situation est confirmée, pourriez-vous vous porter partie civile dans le cadre d'une éventuelle procédure ?
C'est l'objet de la charte de production de foie gras que nous avons élaborée au sein de notre interprofession et de tels manquements sont inacceptables. Nous nous porterions partie civile si une action judiciaire était engagée.
Ces pratiques sont-elles un cas isolé ?
Je vous rappelle la stratégie de l'association [L214], c'est de faire du lynchage sur des filières animales, donc de théâtraliser des images prises, volées et mises en scène. Nous sommes extrêmement prudents par rapport à ce qui est diffusé. Nous le répétons, si ces images sont avérées par les services de l'Etat, nous agirons.
L214 explique que les élevages sont contrôlés tous les 100 ans. Est-ce vrai ?
Il y a les contrôles des services de l'Etat, les autocontrôles que s'imposent les filières parce qu'effectivement on ne peut pas tout assurer. En interne il y a beaucoup de contrôles qui sont faits par des professionnels. La filière a beaucoup investi pour la biosécurité et pour le bien-être animal. La priorité des professionnels, c'est de respecter tout ce qui est demandé pour être performants, respectueux du bien-être animal et de l'environnement.
Comment peut-on mettre un terme à ces pratiques ? L214 ne joue-t-elle pas le rôle de lanceur d'alerte ?
Peut-être, mais tôt au tard il aurait été contrôlé et sanctionné. C'est une question de délai, mais les services de l'Etat ne peuvent pas être partout en même temps.
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