Cet article date de plus de trois ans.

"C'est de la barbarie" : le mystère des chevaux mutilés reste entier

Depuis le mois de février, dix chevaux ont été atrocement mutilés et tués. Le mode opératoire présente plusieurs points communs troublants.

Article rédigé par David Di Giacomo - Édité par Camille Laurent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Deux Percherons près de leur clôture à La Breille-les-Pins (Maine-et-Loire), en août 2018. Photo d'illustration. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Depuis février 2020, une série d'attaques vise les équidés, surtout dans le nord ouest de la France et les gendarmes se coordonnent pour remonter la piste de ces mystérieux tueurs de chevaux. Les propriétaires sont très inquiets.
 
À Berny-en-Santerre, un village de Picardie, Mélissa Véron rendait visite presque tous les jours à sa jument Helsa. Jusqu'à cette découverte macabre, en mai dernier, qu'elle ne s'explique toujours pas : "Je vais sur place un matin pour m'occuper de ma jument, lui donner des carottes, lui faire des câlins, comme tout le temps !. En arrivant, c'est le choc. Il lui manque son oreille et elle est sans vie...", raconte-t-elle. "C'était ma meilleure amie, c'était mon réconfort. Y'a pas de mots , c'est de la cruauté, c'est de la barbarie. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Je ne sais pas...", se désole Mélissa.

Un rituel macabre ?

En six mois, dix chevaux ont subi le même sort, dans la Somme, l'Oise, la Seine-Maritime, l'Aisne mais aussi dans les Yvelines, la Saône-et-Loire... Les enquêteurs notent aussi depuis le début de l’année 14 cas de chevaux blessés ou tués à l’arme blanche, sans la particularité de l’oreille. Les enquêtes se font sous l’égide des parquets locaux avec les gendarmes locaux.

Mais le phénomène, jugé préoccupant, est aussi suivi de près par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. L’OCLAESP  soutient les gendarmes locaux dans leurs enquêtes avec notamment une notice pour qu'ils sachent comment réagir en cas de nouvelle attaque sur chevaux. Il faut notamment réaliser systématiquement une nécropsie, une autopsie pour un animal.

Tous les équidés sont ciblés

La cheffe d'escadron Manon Vuillermet s'est intéressée au mode opératoire. "Des chevaux tués avec une arme blanche ou un objet tranchant, une oreille coupée pour dix faits qui nous intéressent plus particulièrement et éventuellement, d'autres sévices. D'autres parties du corps auxquelles va s'attaquer 'l'agresseur'", détaille-t-elle. "Après, sur le type de chevaux, on a eu des chevaux de course qui valent 100 000 euros, ainsi que des retraités qui n'ont aucune valeur marchande", précise la gendarme.

Ce que nous décrivent l'ensemble des propriétaires, c'est que c'étaient souvent des chevaux assez sociables. Ceux qui avaient tendance à venir vers l'humain en premier dans le troupeau.

Manon Vuillermet, gendarme

à franceinfo

Les enquêteurs tentent aussi de comprendre pourquoi le ou les agresseur(s) reparte(nt) à chaque fois avec une oreille sectionnée. "Le seul rapprochement qu'on a pu effectuer, c'est qu'à la fin d'une corrida, on coupe également l'oreille du taureau. Donc, il y a ce côté effectivement 'trophée' qui peut apparaître. Pour la motivation, ce serait quelque chose un peu plus de l'ordre du rituel. Mais, pour l'instant, il n'y a rien qui tend à le prouver", indique Manon Vuillermet.

Toutes les hypothèses sont étudiées, y-a t-il un seul ou plusieurs tueurs de chevaux ? Les gendarmes travaillent notamment sur l'hypothèse d'auteurs qui se lanceraient ces défis morbides sur internet.

Les gendarmes sur la trace de mystérieux tueurs de chevaux, écoutez le reportage de David Di Giacomo

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.