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Désintox. Non, il n'y a pas de trafic d'organes à la gare de Marseille

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Désintox - Arte
France Télévisions
Depuis mi-octobre, la rumeur d’un supposé trafic d’organes à la gare Saint-Charles de Marseille se répand sur les réseaux sociaux.

Depuis mi-octobre, la rumeur d’un supposé trafic d’organes à la gare Saint-Charles de Marseille se répand sur les réseaux sociaux. À l’origine, le témoignage d’une Tiktokeuse affirmant avoir échappé à une tentative d’enlèvement. Une femme qu'elle qualifie de « roumaine » lui aurait demandé du lait en poudre pour son bébé. « Un monsieur de la SNCF m’a dit qu’il s’agissait d’un réseau de trafic de jeunes filles », assure-t-elle.

Contactée par Desintox, elle n’a pas donné suite. Mais de nombreux témoignages lui emboitent le pas. Des femmes, à Marseille, Lille ou encore Strasbourg, racontent que « des dames Roumaines » leur auraient demandé de les suivre jusqu’à une pharmacie pour acheter du lait. Toutes ont refusé ou fait demi-tour mais assurent : « J’ai failli me faire enlever. » L’une d’entre elles affirme en chanson avoir été kidnappée par une « Roumaine » qui voulait « du lait ». Sollicitée, elle n'a pas répondu à nos questions. Et s’esclaffe quand, les internautes soupçonnent une blague.

Une autre encore, sur Twitter, indique que le trafic d’organe est un mythe mais que les guet-apens existent bel et bien. Mais là encore, rien de concret : elle « n’a pas assisté à une scène en direct », reconnaît-elle auprès de Desintox.

Conséquence de ces multiples témoignages ? Des appels à la violence fleurissent. De jeunes hommes incitent ainsi à « mettre KO la Roumaine ». D’autres se rendent en gare pour « les piéger ». La préfecture de police des Bouches du Rhône, explique pourtant qu’aucun fait n’est avéré et évoque même des « fake news ».

En 2019, des rumeurs infondées d’enlèvement à bord d’une fourgonnette blanche, avaient déjà donné lieu à des lynchages à caractère raciste. Le tout reprend en fait les mécanismes de la fameuse « rumeur d’Orléans » qui, dans les années 70, faisait croire à la disparition de jeunes filles dans les cabines d’essayage des magasins, en désignant alors comme coupables des personnes juives.

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