Etats-Unis : pour une meilleure relation parents-professeurs
Elise Lucet : Merci Tiphaine. Cette initiative intéressante dans le domaine de l'éducation à Washington. Dans les quartiers où les élèves ont le plus de difficultés, les institutrices vont voir leurs parents pour identifier leurs problèmes et les aider plus efficacement. Les résultats sont éloquents.
Une école publique en guerre contre sa mauvaise réputation. Nous sommes dans les quartiers populaires du Sud-Est de Washington. Il y a deux ans, seulement 10 % des élèves de cette classe étaient au niveau requis en maths comme en lecture. Cette institutrice avait des problèmes de discipline. Aujourd'hui, tout a changé. Cette élève par exemple, n'est plus en difficulté.
Elle lit beaucoup mieux, elle a déjà rattrapé 3 niveaux. Elle fait de son mieux et progresse dans toutes les matières.
Le secret, le voici. L'institutrice hors de sa classe avec une collègue. Elles sont en route pour rencontrer les parents de leurs élèves.
Ça nous permet de voir le quotidien de ces enfants à la maison. On va se servir de ces informations à l'école pour mieux s'adapter aux réalités de l'élève.
Aujourd'hui, elles vont chez Kimberley Watson. Cette mère de famille élève seule ses enfants.
J'ai 5 enfants et je travaille à temps complet dans une garderie.
Une conversation détendue, à bâtons rompus, sur le goût des enfants, la vie des parents, leurs éventuelles difficultés matérielles.
Des parents se disent : "je ne veux pas qu'elles viennent chez moi." Ils pensent qu'on est un peu comme les services sociaux, qu'on va juger l'état de la maison. Ce n'est pas ce qui nous intéresse.
13 écoles de Washington appliquent ce programme. 12 ont vu une nette amélioration de leurs résultats. Une fondation privée subventionne le projet. Selon la responsable, ces visites à la maison sont une arme de guerre contre le décrochage scolaire.
Cette nouvelle relation parents-professeurs permet de faire baisser le problème de discipline. Les enfants voient bien que leurs maîtresses et leurs parents travaillent en équipe et vont dans le même sens.
Les institutrices sont payées en heures suplémentaires. Au début, quelques réticences. Désormais, le personnel de cette école y adhère à 100 %.
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