Comment France Télévisions a-t-elle assuré une couverture complète de la visite du président de la République au Salon de l'agriculture ?

Plusieurs équipes de France Télévisions ont couvert la visite d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture afin de recueillir tous les points de vue : celui du président, celui des agriculteurs qu'il a rencontrés, celui des agriculteurs qui manifestaient leur colère, celui des visiteurs qui n'ont pas pu accéder au Salon.
Article rédigé par franceinfo - Pascal Doucet-Bon, directeur délégué de l'information
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture, le 24 février 2024. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL)

Samedi 24 février, sept équipes de reportage et trois équipes de duplex se sont succédé pendant plus de 14 heures pour couvrir la visite d’Emmanuel Macron au salon de l’agriculture avant, pendant et après celle-ci. Elles ont travaillé pour les antennes de France 2, de France 3 et de franceinfo canal 27. Pourquoi autant de journalistes d’une même rédaction à un seul endroit ? C’est la condition d’une couverture juste et complète, dans laquelle les tâches sont clairement définies.

Le pool au plus près du président

Le suivi du président est assuré par une équipe de "pool Voyages Officiel". Ce terme désigne une équipe autorisée à filmer le Président de la République au plus près et à distribuer ces images à toutes les télévisions. Le pool est assuré à tour de rôle par France Télévisions et TF1. Un dispositif similaire existe pour le Premier Ministre. Des pools comparables existent dans toutes les démocraties du monde. Le 24 février, c’était au tour de France Télévisions d’assurer cette couverture. La caméra de pool a suivi le président au plus près, capté ses échanges avec des agriculteurs, filmé le début de la réunion avec les syndicats agricoles.

L’importance des contrechamps

Mais une telle couverture ne peut pas suffire. L’équipe de pool, qui ne doit rien rater, ne peut ni filmer le contrechamp des séquences concernant le président, ni aller voir ses interlocuteurs avant ou après son passage. Elle peut encore moins s’éloigner pour filmer les endroits du salon où le président n’est pas. Or, ces points de vue sont indispensables.

C’était le travail de nos autres équipes qui, elles, ne travaillaient que pour nos antennes. L’une était chargée de saisir les interpellations du président par des agriculteurs, mais aussi leurs impressions après qu’ils lui avaient parlé. "Comment s’est-il comporté  ?", "Vous a-t-il entendu ?",  "Etes-vous satisfait ou déçu ?", telles sont les questions qu'ont pu poser nos journalistes. Une telle démarche est indispensable : ne pas se limiter au message présidentiel.

Une troisième équipe devait témoigner des manifestations, et une quatrième de leur gestion par les forces de l’ordre, là aussi, afin de filmer le champ et le contrechamp. Une autre équipe, enfin, est restée au plus près du public, qui a dû attendre plusieurs heures, sans savoir exactement ce qu’il se passait, avant de rentrer dans un salon cadenassé par un dispositif policier conséquent.

Le duplex pour dire ce que nous n’avons pas montré

Dans une séquence d'actualité, quelle que soit l’ampleur de notre dispositif, nous ne pouvons pas tout montrer. Le duplex, c’est-à-dire l’intervention en direct d’un de nos envoyés spéciaux, en l’occurrence Astrid Mezmorian, a eu pour fonction principale de compléter la couverture. Par exemple, nous avons expliqué pourquoi Emmanuel Macron est resté bien plus longtemps que prévu au Salon (douze heures, soit presque autant que son record de 2019, 14 heures), et qu’il n’a dû une visite finalement apaisée qu’au cordon de forces de l’ordre qui le séparait des agriculteurs en colère. Cette séparation, dans un espace où les points hauts sont rares et les plans larges difficiles à obtenir, ne pouvait qu’être évoquée en duplex, pour assurer une information complète.

Un sujet pour ouvrir sur des perspectives

Dans une actualité aussi tendue, il est important, et éditorialement justifié, de montrer que l’agriculture n’a pas que des problèmes, mais aussi des perspectives. C’était l’objectif du dernier reportage de notre grand format de 4 minutes dans le 20 heures : le développement de la culture de l’avocat en Corse, et l’espoir qu’il suscite, loin de l’agitation du salon. Un thème, plusieurs réalités.

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