UMP : à qui profite le récent climat politique ?

L. Delahousse : Alors Nathalie Saint-Cricq, à deux semaines des élections municipales, à qui pourrait profiter ce climat, et d'abord à droite.

N. Saint-Cricq : Pas à Nicolas Sarkozy car il lui sera plus difficile de s'imposer en recours naturel et inattaquable pour la présidentielle afin de contourner la primaire à droite. Plutôt bon pour François Fillon qui a annoncé à demi-mot vouloir une opération mains propres à l'UMP. Et surtout gagnant pour Alain Juppé, qui pourrait être élu dès le 1er tour à Bordeaux, et qui ne demande qu'à jouer le vrai recours en capitalisant sur son image d'homme d'Etat.

L. Delahousse : Pour.

L. Delahousse : Pour autant, à gauche doit-on se réjouir.

N. Saint-Cricq : Ce serait une vraie erreur pour la gauche de se réjouir trop bruyamment car restera dans l'opinion l'idée que si tout cela sort en même temps, c'est que ce n'est peut-être pas un hasard, sans compter l'impression qu'il y a comme du règlement de comptes entre les magistrats et l'ancien chef de l'Etat.

L. Delahousse : Les Français ne vont-ils pas un jour être tentés par une sorte de grève politique.

N. Saint-Cricq : C'est le risque, car quand il y a un climat malsain qui salit la politique, cela a souvent les mêmes conséquences: un FN qui n'a pas besoin de se baisser pour rafler la mise et puis le parti des abstentionnistes qui n'en finit pas de prospérer, a fortiori si l'on considère que le feuilleton de cette semaine risque de connaître de nouveaux épisodes.

L. Delahousse : Merci Nathalie.