Ukraine : s'imposer par la terreur
En Ukraine, pour certains ce sera une révélation, pour d'autres une confirmation. Les nouveaux dirigeants pro-russes de l'Est du pays bénéficient peut-être d'un soutien populaire, c'est l'image qu'on voit beaucoup ces derniers jours. Mais ils s'imposent aussi par la terreur.
Les prorusses de Slaviansk exhibent leurs otages aux télévisions russes. Des agents des services de renseignement ukrainiens, visiblement maltraités. Tout est permis pour les autorités autoproclamées de la ville.
On est chez nous, la guerre est venue de Kiev, on a rien demandé.
Vous envisagez quoi.
Tuer tous ces nazis.
L'ancien siège des services de renseignement de Slaviansk est devenu un centre de torture. Des dizaines de personnes y sont encore, certains n'en sortiront pas vivants. Volodymyr Rybak était député de la ville de Gorlivka, ici pris à partie par des prorusses. Il a été retrouvé mort il y a un mois, il était partisan d'une Ukraine unie.
Volodymyr Rybak a été trouvé dans cette rivière près de Slaviansk victime d'un système qui vise à faire taire toute opposition. Cet homme travaille pour les prorusses à Donetsk, pour gagner sa vie. Il voit tout, entend tout.
J'ai été témoin de nombreux actes de torture par les séparatistes. Pour faire mal au cerveau, ils prennent un livre épais, le posent sur la tête et frappent pour faire mal sans laisser de traces.
Au siège du gouvernement séparatiste, les photos des ennemis les plus recherchés sont affichées dans les escaliers. Parmi eux, Anton Nagolyuk.
Il est écrit que je suis un fachiste, un espion. Il y a même mon numéro de téléphone personnel.
Il est partisan d'une Ukraine unie, un militant pacifiste. Il se cache, ne dort plus chez lui.
Je ne peux pas parler ukrainien dans mon pays, je ne peux pas accrocher un ruban ou un drapeau ukrainien sur mes habits. Je serai tabassé immédiatement.
Anton veut rejoindre l'Europe dès que possible.
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