Tunisie : trois ans après la révolution

Une belle journée pour la Tunisie. Il y a trois ans, la fuite de Ben Ali marquait l'aboutissement de la première des révolutions arabes. L'Assemblée tunisienne est en passe d'adopter la nouvelle constitution. Ce texte est un cas unique dans le monde arabe, puisque les islamistes, ont accepté de se mettre en retrait et que cette constitution prévoit l'égalité hommes-femme.

Les tapis à l'effigie de Ben Ali sortis pour pouvoir être piétinés. 3e anniversaire de la révolution. Les Tunisiennes savourent aujourd'hui une autre victoire. L'égalité homme-femme est inscrite dans la Constitution.

On a craint pour nos droits, nos libertés. Je n'ai pas arrêtée d'être dans la rue pour garder, améliorer nos droits.

La majorité islamiste voulait que la femme soit "le complément" de l'homme. Dans la foule, la veuve de Chokri Bela' l'd, farouche opposant aux islamistes assassiné il y a un an. Cette militante féministe salue ce principe d'égalité.

C'est pas mal quand on pense aux débats il y a 9 mois-un an.

Des débats houleux dans cette Assemblée, qui doit écrire la Constitution tunisienne depuis 2 ans. Les islamistes majoritaires voulaient utiliser la loi islamique comme source de droit. Cette députée les a combattus.

On a insisté pour une protection des droits acquis. Sans retour en arrière possible sur la contraception, l'avortement.

La Constitution affirme la liberté de croyance et de culte, la loi islamique est écartée. Depuis 2 ans, cette jeune femme est observatrice pour une ONG.

La Tunisie montre au monde entier, malgré l'accouchement difficile de cette Constitution, qu'une démocratie est possible dans le monde arabe.

Les islamistes au pouvoir ont préféré faire des concessions, plutôt que de risquer de subir le sort des islamistes égyptiens.