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Tourisme : les mines du centre de la France

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Article rédigé par franceinfo
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Julian Bugier : Grand bravo à vous! Direction mines du centre de la France. Des mines devenues des musées. Plongée au coeur du patrimione industriel français, avec les meilleurs guides qui soient: des anciens mineurs.

Jusqu'en 1973, c'était les mineurs stéphanois qui franchissaient cette porte. Aujourd'hui, ce sont des touristes impressionnés par la grandeur de l'édifice. Voici la salle des pendus.

Les mineurs appellaient ça le lavabo c'est le vestiaire de la mine.

Ce vestiaire était pour les 1.500 mineurs qui travaillaient en 3X8. Leurs affaires séchaient au plafond. Là, les douches où les gueules noires se debarrassaient du charbon. Souvent, ils n'avaient pas de salle de bain chez eux.

J'ai eu plusieurs fois en visite des personnes qui se souvenaient être venues en tant qu'enfant se laver dans les douches des mines. Ils venaient les samedis.

Au bout de la passerelle voici le chevalement, un monte-charge qui transportait les hommes et remontait le charbon.

Les mineurs entraient dedans à 35 par étage.

Cet ascenseur a commencé à fonctionner en 1919. Il descendaitjusqwà 700 mètres sous terre. Un autre monde reconstitué à quelques mètres en dessous du sol. Une reconstitution qui s'est appuyée sur leurs témoignages. Ces 3 vétérans ont commencé à travailler ici alors qu'ils n'étaient que des enfants.

C'était en novembre 1938, j'avais 14 ans, c'était très dur.

Même gamin, il fallait travailler et puis c'est tout. On était considéré comme des hommes.

Lui a fait tous les métiers, à commencer par piqueur.

On ne se voyait pas a 4 mètres, le charbon tombait comme ça. Alors là la silicose, y'en a qui ont été pris, beaucoup. La silicose, une maladie mortelle des poumons. Autre danger a affronter : l'eau qui s'echappait des nappes phréatiques. Il fallait l'évacuer mais aussi la supporter.

Il pleuvait comme vache qui pisse, ils nous avaient donne des impers mais ça coulait à travers. On préférait travailler tout nu et puis il y avait la chaleur.

Il a aussi été boiseur, c'est-à-dire qu'il fixait des poteaux en bois qui renforçaient le plafond de la galerie pour éviter qu'elle ne s'effondre.

Si ça s'éboulait, on pouvait être pris. Là, il fallait courir, se sauver et là, j'ai eu peur.

Au fond de la mine reconstituée, les touristes achèvent leur voyage dans le temps, impressionnés par ce que nos aînés ont enduré.

C'est émouvant, on se rend compte de ce qu'ils vivaient. Il faut le voir pour comprendre.

Les années 50, c'était encore le Moyen Age pour les mineurs.

Chaque année, 55.000 touristes viennent découvrir les mines de Saint-Etienne. La tour d'extraction y est toujours debout, tout comme les terrils. Même recouverts de végétation, ils témoignent d'un passé finalement pas si lointain.

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