Thaïlande : en prison, la boxe contre la liberté
Direction la Thaïlande à présent où la liberté se joue parfois sur un ring. Là-bas, les prisonniers peuvent réduire leurs peines en gagnant des matchs de boxe.
C'est un combat impitoyable. Sur le ring, ce boxeur est un prisonnier S'il remporte le match, il bénéficie d'une remise de peine. A coups de pied, au bout des poings, peut-être la liberté. A 250 km de Bangkok, Klong Pai, l'une des plus grandes prisons de Thaïlande. 3.300 détenus dont la moitié condamnée à perpétuité. Parmi eux, d'anciens boxeurs professionnels, comme Noy Khaopan, 28 ans, incarcéré pour meurtre, il purge une peine de 11 ans de prison.
Ici, je me bats pour sortir plus tôt. Normalement, j'ai encore 8 ans à faire, mais si je gagne ce tournoi, je pourrai rentrer chez moi dans 3 ans.
Car ici la boxe est un sport national. Et les détenus qui la pratiquent ont un traitement de faveur: une cellule de 9 mètres carrés pour 4, deux fois d'espace plus que les autres prisonniers, et même une télé.
C'est normal, parce qu'on donne une bonne réputation à la prison.
Ils passent leurs journées à s'entraîner. L'enjeu : effacer jusqu'à 2/3 de leur peine. Depuis l'an dernier, le ministère de la Justice organise ce tournoi tous les 2 mois.
Ceux qui pratiquent la boxe, à condition qu'ils se conduisent bien, ont droit à 5 jours de remise de peine par moi. Ceux qui ont effectué un tiers de leur peine peuvent obtenir une grâce royale.
Face aux détenus, les adversaires viennent du monde entier. Pour ce tournoi, ils toucheront une prime de 150 euros par match.
Ils m'ont dit que c'était contre des prisonniers. Je me suis dit que c'était fou. Je n'en avais jamais entendu parler. Ce ne serait pas possible aux USA, mais la Thaïlande, c'est comme ça.
L'an dernier, le vainqueur était français. Alexis Barateau, 20 ans, multiplie ces tournois.
Combattre dans une prison, c'est hors du commun, donc dans un palmarès, ça fait bien.
Aujourd'hui, c'est le grand match. Alexis va affronter Noy. Un combat intense comme un spectacle de gladiateurs. Dans le public, les détenus, les responsables de la prison. Trois manches plus tard, le prisonnier sort vainqueur ! 5 ans de gagné, et au prochain tournoi, peut-être la liberté.
Un mot sur notre reportage de lundi sur l'immense barrage de Belo Monte au Brésil, l'un des plus grands barrages hydro-électrique du monde.
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