Terres d'agricoles : en voie de disparition ?
Notre enquête sur le recul des terres agricoles. Chaque année, la ville grignote un peu plus sur la campagne. Lotissements, zones d'activité., soit l'équivalent d'un département qui disparaît tous les huit ou dix ans. Est-ce le tribut à payer pour la marche du progrès et du développement économique ou une ombre sur notre agriculture.
Pour accéder à cette parcelle, je dois passer par le parking.
Daniel a repris la ferme de son père dans les années 2000 pour cultiver du maïs et du blé. Il ne savait pas que 20% de son exploitation allaient disparaître.
Il y a une dizaine d'années, j'avais une parcelle où je cultivais des cérales. J'en ai été exproprié sur 8 hectares, perdus pour du tertiaire. Sur le parking, rien ne pousse. J'ai été indemnisé pour perte de culture. C'est tout.
Il est locataire de ses terres lorsque le propriétaire vend. Il ne touchera donc qu'une compensation sur 5 ans. Chaque année, 78.000 hectares sont perdus. Voici la France de 1990. Certains départements, en blanc, ont perdu de 20 à 50% de surface agricole. Voici Schiltigheim il y a 20 ans: des champs, dont ceux de Daniel, et aujourd'hui, 100 ha de bureaux, espaces verts et parkings. Une zone d'activité de l'agglomération strasbourgeoise.
Nous avons réussi la tertiarisation de l'économie de Schiltigheim. Il y avait des champs de mais et des pépiniéristes, qui ont cédé la place. Mais nous avons 7.000 emplois de qualité.
Oui, ça a créé de l'emploi, mais ça me pénalise au niveau de la ferme.
A 10 km de là, un autre projet. Ces cultures d'asperges, blé et maïs pourraient être remplacées par 50 ha de commerces et entreprises.
Nous n'avons presque plus de disponibilité foncière. Si les entreprises qui existent ne peuvent pas se développer, ou que des entreprises ne peuvent pas s'implanter, vous refusez le développement économique. On ne peut pas le faire.
Ceci pourrait mettre fin à 150 ans d'agriculture dans cette famille.
C'est de la très bonne terre, la meilleure en Alsace. L'ensemble des parcelles est menacé par le projet de ZAC.
La moitié des champs de la famille pourrait disparaître. Une entreprise de moins en moins rentable, qu'aucun jeune ne voudra reprendre. En France, les surfaces de 1.500 exploitations agricoles disparaissent chaque année.
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