Témoignage : victime de harcèlement scolaire
Dire à l'enfant : tu auras un téléphone portable quand tu entreras au collège. Ou : pour aller sur Internet, c'est quand tu sauras lire et écrire. et une association de pédiatres. Dès demain, cette affiche sera largement diffusée.
On reste dans le domaine de l'école avec notre témoignage. Un témoignage courageux et peu fréquent. Il permet de toucher du doigt ce que représente ce phénomène. Le jeune homme que vous allez entendre a été brimé et battu par ses camarades, il a connu la honte, la peur. Il a même voulu en finir. Aujourd'hui il brise le silence dans un livre.
Des photos de Jonathan quand il était enfant il y en a plein les albums. De son adolescence, toutes ou presque ont disparu.
Elles sont où.
Vous avez tout jeté.
Oui.
Ça a commencé, le harcèlement.
Le calvaire d'un garçon un peu rond que les autres élèves insultent tous les jours. Des brimades sur son physique, son nom de famille, Destin. Des coups aussi. Le garçon subit pendant 6 ans.
T'es nul, des choses comme ça. Après c'était "t'es un gros porc", des choses comme ça. A force, ça me touchait au fond de moi.
Après les insultes, le racket. Hors du collège, chaque jour, 3 "grands" lui soutirent 5 euros, l'argent que sa mère lui donne pour déjeuner. L'adolescent ne dit rien de son enfer.
Ils me disaient : si tu parles, on fera du mal à ta famille, on les tuera. Toujours j'avais cette phrase dans la tête.
Un jour, ses maîtres-chanteurs lui réclament 100 euros. Jonathan ne les a pas. Il décide d'en finir : il s'immole par le feu le long du canal.
Tous les jours, ce que j'endurais c'était plus fort que la mort. Plus fort que d'avoir mal. Donc pour moi c'était la seule solution pour arrêter tout ça.
Il finit par se jeter dans l'eau. Des voisins viennent à son secours. Après deux mois et demi de coma, Jonathan se réveille. Ses parents découvrent alors l'enfer qu'il a vécu.
On nous dit : vous n'avez rien vu ? Eh bien non, on ne voit rien. Les enfants harcelés et qui le cachent, on ne voit rien. Si l'enfant ne nous dit rien, on s'en rend pas compte.
Jonathan et ses parents ont porté plainte. Aujourd'hui ils témoignent dans un livre.
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