Témoignage : seule rescapée d'un crash aérien

Comment relever la tête quand on a été la seule rescapée d'un terrible crash aérien? Ce crash était celui de l'Airbus de la Yemenia. Les proches des victimes étaient réunis aujourd'hui pour demander a l'Etat français de s'impliquer davantage dans l'enquête. Une seule personne avait survécu à l'accident, une jeune fille de 12 ans. Elle en a 17 aujourd'hui. Témoignage.

Elle devait se rendre à un mariage dans sa famille, aux Comores. C'était le 30 juin 2009. Depuis ce jour, B.Bakari L'avion de ligne qui l'emmenait avec sa mère s'est abîmé dans l'océan. La voici, évacuée par les secours. C'est la seule survivante d'un crash qui a fait 152 morts. Aujourd'hui encore, elle se souvient des secondes qui ont précédé le choc.

B.Bakari: On nous avait annoncé qu'on allait atterrir. On a attaché nos ceintures. J'ai senti des turbulences. Ça arrive quand on atterrit. Je pensais que ce n'était rien. Après, trou noir. Je n'ai pas de souvenirs.

Quand vous vous réveillez dans l'eau, comment réagissez-vous.

B.Bakari: Je ne comprenais pas ce qui s'était passé. J'ai entendu des cris. Je me disais que c'était impossible qu'il y ait eu un accident.

Les autres survivants se noient. B.Bakari s'accroche à un débris et s'endort, dit-elle.

B.Bakari: Quand je me suis réveillé, j'étais dans le déni. Je me disais que j'étais la seule à être tombée de l'avion. Je pense que c'est ce qui m'a fait tenir. Au loin, je vois des montagnes. Je voulais essayer d'y aller en nageant avec les débris. C'était loin. La mer était vraiment agitée. Je n'y arrivais pas.

Au bout de 9h passées dans l'eau, la jeune fille d'alors 12 ans et demi est sauvée par des pêcheurs.

A quel moment avez-vous compris que vous étiez la seule survivante et que votre mère n'était plus là.

B.Bakari: Une psychologue ou une psychiatre est venue me voir à l'hôpital, aux Comores. Je lui ai demandé quand ma mère allait venir. Elle m'a dit qu'elle ne pensait pas qu'elle allait venir. Elle m'a dit que j'étais la seule qu'on ait retrouvée.

Comment avez-vous vécu cela.

B.Bakari: On se demande "pourquoi moi?" Finalement, on se dit que c'est le destin.

Vous vous dites que, dans votre malchance, vous avez eu.

B.Bakari: J'ai eu de la chance.

Vous êtes retournée aux Comores. Vous avez repris l'avion.

B.Bakari: Oui. Je l'ai pris 3 fois.

A bientôt 18 ans, B.Bakari dit n'en vouloir à personne, mais elle a besoin de connaître les circonstances exactes du crash.