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Témoignage : portrait de Patrick Bourdet, PDG d'Areva Med

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Article rédigé par franceinfo
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Et maintenant, un témoignage qui pourra peut-être susciter des vocations. Tout est possible, même si c'est difficile. c'est un peu le message du livre que vient de publier Patrick Bourdet. Signe particulier : il est PDG d'un grand groupe français Areva Med et il révèle son parcours. Une enfance dans le dénuement, un père qui a mis fin à ses jours quand il avait quatre ans. Un CAP pour unique diplôme.

Il s'est fait une place là où on ne l'attendait pas, à Washington, où BiIl Clinton a récompensé son travail en matière de lutte contre le cancer. Patrick Bourdet est un enfant de la Ddass qui a dû combattre la peur, comme le dit cette citation de Roosevelt.

"La seule chose qu'il faut craindre, c'est la peur elle-même". Ça me touche car, à un moment, j'ai eu très très peur.

Il a connu l'orphelinat à 4 ans. Son père s'est suicidé après avoir avoir demandé le retrait de la garde à la mère, alcoolique. 5 ans plus tard, Patrick se retrouve dans cette cabane landaise isolée, avec ses frères et soeurs. Pascal, le frère, retrouve cette cabane qui n'a pas changé.

Voilà la pièce où on vivait, ici la chambre de notre mère, mon frère, ma soeur et moi.

Les enfants sont livrés à eux-mêmes. La mère a récupéré la garde, mais va faire de cet abri un lieu de terreur.

C'était l'ambiance des alcooliques, des insultes, des coups de poing, des coups de couteau, de bouteilles, des hurlements.

Patrick ne veut pas se laisser détruire. Enfant, il parcourt les 5 km qui séparent la cabane de l'école. Adolescent, il décroche un CAP de mécanicien et dort dans des parcs. Il enchaîne les petits boulots et à 36 ans obtient un master en commerce HEC, l'université de Cleveland, puis il se fait embaucher chez Areva, jusqu'à devenir patron d'une des branches du groupe aux Etats-Unis. Son but : ne jamais montrer d'où il vient.

Je me suis efforcé de réduire la distance entre qui je suis dedans et comment j'apparais aux yeux des autres. Et ça c'est important pour moi. Initialement, je m'efforçais de ne pas montrer ma misère.

Dans son livre, rien n'est joué d'avance. Il défend l'idée que tout est possible même pour les démunis.

Je voulais m'assurer que par la connaissance, je ne pourrais pas revenir à ce que j'avais vécu. Et jamais je n'ai renoncé.

Installé à Washington depuis 8 ans, il travaille à la mise au point d'un médicament contre le cancer.

C'est un procédé qui fonctionne. Il est en développement clinique.

Le rêve de Patrick Bourdet est de pouvoir en donner aux autres. Vivre dans une cabane a peut-être décuplé ses forces.

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