Témoignage : "mon père, cet inconnu"
Nos véhicules ne nous protègent pas, ils nous intoxique.
Seule solution pour lutter contre cet air toxique. Penser à aérer sa voiture, de préférence dans les zones les moins poluées.
L'intégralité de cette enquête, c'est dans Cash Investigation, ce soir à partir de 22h35.
Comment se construire avec un père aux marges de la société et de la loi ? L'auteur de ce témoignage est un journaliste, il s'appelle lvan Macaux Il a grandi avec cette figure fuyante et en forme d'anti-modèle.
lmaginez un fils, un jeune homme de 23 ans, Aujourd'hui, il se raconte dans un livre. son père est en train de mourir à l'hôpital d'un cancer. Voilà les derniers mots qu'ils s'échangent.
Il m'a dit : s'il m'arrive quelque chose, je veux que tu saches qu'une cargaison de lingots d'or arrive lundi prochain. Je ne pensais pas que ce serait la dernière fois que je le verrai. Finalement, c'était bien, c'était fidèle à sa légende.
Une légende, autrement dit un escroc, un vrai, ou un homme d'affaires malhabile ? Ivan Macaux se pose cette question depuis qu'il était gamin. Il a dû se construire avec cette image trouble de son père. Un jour, il prend la route, seul dans une voiture, Cinq jours à travers la France. Il fait l'inventaire Dans ses souvenirs, le père était un héros.
C'est une arrestation par le KGB, des lingots d'or d'Afrique, une mallette de faux billets qu'il a caché sous mon lit d'enfant. Je le voyais comme un aventurier, un Arsène Lupin.
L'enfant a grandi, le père est apparu moins héroïque.
Pour suivre un idéal de réussite, il a trempé dans des affaires louches.
Il aimait passionnément l'argent, la fête et l'alcool. Et sa femme, qu'il veut éblouir. Il trempe dans des sales histoires de détournement. Il va jusqu'à voler les chéquiers de son épouse.
Il imitait la signature de ma mère sur des chèques.
Vous aviez honte de lui.
Oui, cela faisait mal d'avoir honte mais j'avais honte. En grandissant, J'ai eu peur de lui ressembler : entreprendre des choses trop grandes ou trop fantasques. De tomber dans des vices, l'alcool et autre. On se dit pourquoi est-ce qu'il nous donnait à voir tout ça ? Est-ce que parce qu'il s'en foutait ou une façon de nous montrer sa détresse ? Il attendait peut-être qu'on lui dise stop. Nous, comme ma mère, on n'a pas su le faire.
Pour ne pas le détester, son fils s'est mis à lire tous les livres que son père adorait. Il devient aussi mélomane, comme lui. Au bout du voyage, le fils pardonne au père. Ni héros, ni salaud.
C'est quelqu'un qui a rate beaucoup de choses dans sa vie. Il était un Iooser magnifique. Oui c'était sans doute un Iooser mais un Iooser magnifique ! Le soir où mon père est mort, ma mère m'a dit : ton père est mort en pensant que tu ne l'aimais pas. Cette phrase m'a hanté pendant des années. Elle continue de me hanter.
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