Syrie : sur les traces des Français combattants
Les enquêteurs interrogeront les deux garçons dans les prochains jours.
Comment ces adolescents comptaient-ils franchir la frontière et avec quelles complicités ? Nous sommes partis sur les traces de ces Français fanatisés, de plus en plus jeunes, qui tentent le voyage.
A 200 mètres à la sortie de ce village turc, au bout de ces champs: la terre syrienne. C'est une base arrière pour les combattants islamistes. Ici, la frontière est poreuse, facile à traverser malgré les miradors de l'armée turque. Ils sont fyriens, ils combattaient il y a quelques jours à Alep.
Je veux savoir pourquoi tu veux nous interroger.
Méfiants au premier contact, les langues de ces hommes se délient très vite. Jusqu'à nous montrer les vidéos de leurs combats. Auxquels prennent part, selon eux, de nombreux étrangers.
J'en ai vu d'Allemagne, de Belgique. Tous les pays du monde sont représentés.
J'en fais passer tous les jours par ce village.
A 40 km de la frontière, la commune de Reyhanli. C'est devenu un lieu de passage pour les combattants étrangers. Des boutiques vendent du matériel pour les candidats au jihad. Treillis, talkie-walkie, lunettes de précision pour fusil. Et ces vêtements aux slogans islamistes. Ici, officiellement, le conflit syrien n'existe pas.
Je ne veux pas parler aux journalistes, c'est interdit. Ce que je vends ici, c'est pour la chasse, pas pour la guerre.
Le lendemain, a l'aéroport voisin, nous rencontrons ce Syrien de 23 ans blessé par balle au ventre. Il s'apprête à rejoindre l'Arabie saoudite. Il nous montre d'un Français de 17 ans, qui serait mort.
Le Français est arrivé en Syrie il y a 4 mois. Il a étudié le Coran, il s'est entraîné. Il a participé aux combats jusqu'à sa mort.
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