Sylviculture : pénurie de peupliers ?

Les sylviculteurs ne plantent plus de peupliers, l'essence de cet arbre n'est plus rentable. Tout le secteur est déstabilisé. Les industriels du bois craignent une pénurie.

Dans cette propriété privée, les bûcherons récoltent 80 peupliers. Il faut vingt ans pour pouvoir couper ces arbres, mais le peuplier devient une matière première rare. En France, dans trois ans, il n'y en aura plus assez à exploiter.

Nous sommes sur une parcelle de peupliers arrivés à maturité. Une parcelle sur deux seulement est replantée en France.

Deux millions de peupliers plantés en 2000, et 750.000 aujourd'hui. Cet arbre est acheté entre 60 et 70 euros par les tranformateurs. Un prix qui a chuté. L'investissment a rapporté 4,5 % par an en moyenne à ce propriétaire.

Certains sont découragés par les prix moins rémunérateurs, et par les contraintes réglementaires écologiques, ou de successions, quand les enfants ne s'intéressent pas à cette production forestière.

Cette production forestière fait pourtant vivre 150 salariés dans cette entreprise familiale. On y transforme chaque jour une centaine de peupliers. Fabrication de contreplaqué, mais aussi emballages ou coffrages. Les machines ne tranforment pas d'autres bois. Difficile de trouver du peuplier à l'étranger. La fabrication est française, alors on s'inquiète du manque de matière première.

On va être obligé d'avoir du personnel en moins, et de baisser notre production. C'est catastrophique pour l'entreprise. On peut la fermer à terme par manque de bois.

Avec 20.000 salariés, les entreprises de la filière financent une partie des dépenses pour inciter à planter. Ce propriétaire a décidé de miser de nouveau sur le peuplier. Les prix devraient flamber d'ici 3 ans, quand les industriels s'arracheront les derniers peupliers en culture.