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Stellantis : la prime d'intéressement et de participation fixée à "4 000 euros minimum, en moyenne 4 400 euros"

Le groupe Stellantis affiche un bénéfice net record de 13,4 milliards d'euros pour 2021.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le CEO du groupe Stellantis Carlos Tavares lors d'une conférence de presse à Douvre le 2 juillet 2021. (DENIS CHARLET / AFP)

Les salariés français du constructeur automobile Stellantis, "ceux qui ont les plus bas salaires" toucheront "4 000 euros minimum, en moyenne 4 400 euros" de prime d'intéressement et de participation, a annoncé mercredi 23 février sur franceinfo Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis (PSA et Fiat Chrysler Automobiles). En 2021, elle était de 3 000 euros brut, dans un contexte fortement marqué par le Covid-19.

Une fusion réussie entre PSA Peugeot Citroën Opel et Fiat Chrysler

Le groupe Stellantis affiche un bénéfice net record de 13,4 milliards d'euros pour 2021, presque trois fois plus que l'an dernier. C'est le fruit d'une fusion réussie entre PSA Peugeot Citroën Opel d'un côté et Fiat Chrysler de l'autre. Avec deux modèles phares au sein du groupe. Chez Peugeot, la 2008 reste la voiture la plus vendue en Europe. Aux Etats-Unis, c'est la Jeep Wrangler du côté des véhicules hybride rechargeables qui est en tête des ventes.

Une enveloppe globale d’augmentation salariale de 3,2 %, avec une augmentation générale pour tous les ouvriers de 2,8% et pour les techniciens en dehors de la filière d’agent de maîtrise de 2 %, a été accordée mardi par la direction après sept heures de négociation. La catégorie des agents de maîtrise et des cadres n’aura pas d’augmentation générale.

La difficile conversion du marché automobile vers l'électrique

La conversion du marché automobile vers l'électrique est difficile pour les constructeurs. "Nous devons aborder le sujet de la mobilité propre sur une approche 360 degrés, nous ne pouvons pas limiter la question aux seuls véhicules électriques", a expliqué Carlos Tavares. "Cela embarque la question de l'énergie, de l'empreinte carbone, la nécessité de garder les véhicules électriques abordables pour l'ensemble des citoyens et les classes moyennes. Nous allons apporter notre contribution. Nous sommes conscients du fait que les aides publiques ne peuvent pas s'éterniser. Elles pèsent lourdement sur les budgets des Etats et les impôts des citoyens."

Les syndicats demandent plutôt une augmentation des salaires

Du côté des syndicats pourtant, cette prime d'intéressement paraît très insuffisante comparé aux bénéfices de l'entreprises et aux efforts fournis par les salariés. "La répartition des richesses n'est pas correcte, pas équilibrée, il faut augmenter les salaires avant de mettre des primes", déclare mercredi 23 février sur franceinfo Cédric Brun, délégué syndical central adjoint CGT chez Stellantis. Selon le représentant syndical, cette prime "cache la faiblesse des salaires. Il y a le problème des retraites et des cotisations sociales. Aujourd'hui, les salariés vont obtenir à peine 45 euros d'augmentation générale alors que le coût de la vie a explosé."

Si les salariés de Stellantis sont bien entendu satisfaits de cette prime, Cédric Brun estime que ses collègues et lui l'ont obtenue "avec [leur] sueur, parce qu'il faut voir les suppressions de postes et les conditions de travail alourdies, et 45 euros c'est loin d'être suffisant." Le délégué syndical craint en effet de nouvelles coupes dans les effectifs. "Le groupe a fait énormément de bénéfices sur le dos des salariés avec les suppressions de poste et les aides d'Etat", affirme-t-il, prévoyant aujourd'hui dans les usines du groupe "de nombreux débrayages."

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