Sovafim : une société d'Etat aujourd'hui inutile ?
Et voici à propos de ces 50 milliards d'économies un exemple précis de ces agences de l'Etat régulièrement épinglées. La Cour des comptes s'interroge sur la Sovafim, société de valorisation foncière et immobilière.
Ce sont des agents immobiliers d'un genre particulier. Ils travaillent pour la Sovafim, une société publique chargée dé véndré des terrains et bâtiments de l'Etat. Comme une prison désaffectée dans les Landes. Cette ancienne caserne de gendarmerie, ou des friches ferroviaires. Selon la Cour des comptes, la Sovafim ne sert plus à rien. Elle ferait même courir des risques financiers à l'Etat. Que fait la dizaine de personnes employées par cette société ? Nous voici au-dessus d'une voie ferrée. C'est l'un des derniers terrains vendus par la Sovafim. Des bâtiments abandonnés en plein Paris.
C'est tout un pâté de maisons. La vente effective se fait sur l'année 2013 pour un montant d'une vingtaine de millions d'euros.
Une grosse somme déboursée par un promoteur immobilier qui veut construire ici des logements. Cet argent devrait arriver dans les caisses de l'Etat. Surprise, Bercy n'en a jamais vu la couleur. Depuis 2008, la Sovafim ne lui a pas reversé un seul centime. Que devient l'argent des ventes ? il ne sert pas à financer les dépenses publiques mais à constituer un trésor de guerre entre les mains de la Sovafim: 165 millions d'euros de fonds propres et une trésorerie de 65 MdE. La Cour des comptes réclame la dissolution immédiate de la Sovafim. Le président de la Sovafim défend sa société en lançant des projets.
Quand une société marche, a des résultats et est rentable, ce serait bête de la fermer.
Même si cela permettrait à l'Etat de récupérer des millions d'euros.
Ferait-il mieux que ce que nous allons faire de cet argent.
Ségur-Fontenoy, c'est cet ancien ministère à deux pas des Invalides, la nouvelle grande opération de la Sovafim. Ici, la société n'a pas vendu le bâtiment, elle vient de l'acheter pour mener des travaux de rénovation.
On n'est pas dans les standards modernes des immeubles de bureaux.
Ce bâtiment accueillera à partir de 2017 les services du Premier ministre, actuellement dispersés. Avantage : l'Etat ne dépensera rien pour les travaux. Par contre, il payera à la Sovafim un loyer pendant 34 ans pour occuper les lieux. La facture sera très lourde pour le contribuable. Alors que les travaux coûteront environ 200 millions d'euros, l'Etat paiera sur la période près d'un milliard d'euros en loyers. Selon la Cour des comptes, l'Etat aurait pu économiser de l'argent en réalisant lui-même les travaux.
La Sovafim s'engage à livrer un immeuble restructuré, rationnalisé, à une date convenue pour un prix convenu. Cela a beaucoup de valeur pour l'Etat.
Cet argument est balayé par la Cour des comptes qui juge ce projet atypique et risqué. La Sovafim serait l'exemple d'une structure inutile qui se lance aujourd'hui dans une opération hasardeuse, au risque de coûter très cher au contribuable.
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