Circulaire Guéant : universités et grandes écoles veulent revoir la copie déjà révisée
Ils disent non et ne renoncent toujours pas. La nouvelle mouture de la circulaire Guéant ne leur convenant pas, les présidents d'universités et des grandes écoles ont demandé au gouvernement, mardi 11 janvier, de revoir sa copie.
La machine arrière, enclenchée le 23 décembre dernier par le gouvernement, n'aura pas suffit à convaincre.
Même amendée, la circulaire de Claude Guéant du 31 mai 2011 sur l'emploi des étudiants étrangers ne plaît toujours pas à ses opposants, à commencer par les trois conférences des grandes écoles (CGE), des présidents d'université (CPU) et des directeurs d'écoles d'ingénieurs.
S'ils reconnaissent "des évolutions positives" dans la version 2 du texte, ces derniers ont demandé à l'exécutif, dans un courrier du 11 janvier, ni plus ni moins que la stricte application de la loi soit et un rôle accru des employeurs et des chefs d'établissements d'enseignement supérieur.
Parallèlement, la pétition intitulée : "L'université est universelle : notre matière grise est de toutes les couleurs !" lancée fin décembre par différentes personnalités, ne cesse de s'allonger. Elle totalisait plus de 31.737 signataires (mercredi 12 janvier à 10h30).
Revenir à la situation antérieure
Arguant que la loi mal est "encore trop peu connu" par les principaux intéressés, les responsables des université, des grandes écoles et des écoles d'ingénieurs demandent une meilleure communication du texte concerné. "Il nous semble que la circulaire devrait insister davantage sur le fait que l'article L311-11 (du code de l'entrée et du séjour des étrangers) permet la délivrance du titre de séjour pour première expérience professionnelle à tous les diplômés étrangers disposant d'un contrat ou d'une promesse d'embauche en adéquation avec leur formation", écrivent-ils.
Ils veulent aussi que ce titre de séjour puisse être accordé aux "nombreux étudiants auxquels sont faites des propositions d'embauche avant même l'obtention de leur diplôme".
Ensuite, ils proposent que les étudiants puissent présenter dans les préfectures "une attestation établie conjointement par le directeur ou le président de l'établissement d'enseignement supérieur et le chef d'entreprise, certifiant que les conditions posées par l'article L311-11 sont respectées, notamment en ce qui concerne l'adéquation du diplôme et de l'emploi prévu".
Demandant un réexamen systématique "des demandes déposées depuis le 1er juin 2011, sans dépôt supplémentaire de dossier de la part des intéressés", les auteurs proposent également que les étudiants puissent présenter dans les préfectures "une attestation établie conjointement par le directeur ou le président de l'établissement d'enseignement supérieur et le chef d'entreprise".
La mobilisation se poursuit sur le terrain
En marge du terrain politique, les détracteurs de la circulaire Guéant continuent de leur action de soutien et de sensibilisation. Mardi 10 janvier 2011, dans un amphithéâtre bondé de l'université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, une cérémonie de parrainage a été organisée pour faire connaître la situation que vivent les diplômés étrangers et dénoncée une circulaire considérée comme "une infamie".
Y participaient notamment l'actrice réalisatrice Tonie Marshall, réalisatrice et scénariste Caroline Huppert, l'économiste Olivier Pastré, l'historien Pierre Rosanvallon, l'essayiste Caroline Fourest.
Au cours de la soirée, ces personnalités se sont engagées à soutenir leurs filleuls dans leurs démarches pour avoir le droit de travailler en France.
"Je crois qu'il est important, pragmatique et raisonnable de soutenir le statut des étudiants étrangers en France et d'empêcher la démagogie électorale de nuire à leurs études. La menace de l'expulsion est irresponsable, improductive et perturbe la logique même de l'enseignement", a fait valoir notamment, Tonie Marshall.
"L'idée de former des étudiants sous la menace ne me parait pas très cohérente : c'est une mauvaise image de la France et un gaspillage de l'argent public", a-t-elle aussi estimée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.