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Violences conjugales : le ministère de l'Intérieur veut passer à la vitesse supérieure

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Violences conjugales : le ministère de l'Intérieur veut passer à la vitesse supérieure
Violences conjugales : le ministère de l'Intérieur veut passer à la vitesse supérieure Violences conjugales : le ministère de l'Intérieur veut passer à la vitesse supérieure (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2 - D.Schlienger, L.Chaussoy, B.Thomas, L.Le Moigne, A.Lopez
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102 féminicides ont été recensés en 2020. 18% des victimes avaient déjà porté plainte, indique une étude sur les morts violentes au sein du couple, publiée lundi 2 août par le ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin a annoncé vouloir donner la priorité au traitement des plaintes. Dans les faits, est-ce réalisable ? 

Durant l'après-midi du lundi 2 août, au commissariat de Rouen (Seine-Maritime), trois affaires de violences conjugales ont été enregistrées en une heure. Une femme ayant appelé souffre notamment "de blessures importantes aux jambes, au thorax". Chaque fois, il faut intervenir au plus vite. "On a de plus en plus d'appels sur le 17, on a de plus en plus de signalements qui sont fait aux services de police pour des violences conjugales ou intraconjugales", explique Nicolas de Golmard, chef de la sûreté départementale de Seine-Maritime. 

45 interventions par heure

Toute la France est touchée : 400 000 interventions pour violences intra-familiales en 2020, soit 45 par heure. 102 femmes sont mortes durant l'année sous les coups de leur conjoint, un chiffre en baisse mais toujours important. 18% de ces victimes avaient porté plainte, mais la procédure n'a pas permis d'éviter le drame. 

Les délais de traitement sont-ils trop longs ? Gérald Darmanin demande désormais aux commissariats de mettre les dossiers de violences conjugales en haut de la pile. Nécessaire, mais pas suffisant selon Me. Michelle Dayan, avocate et présidente de l'association Lawyers for Women, qui demande "des délais de huit jours maximum entre le dépôt de la plainte et la réponse du parquet". Prioriser les plaintes, est-ce possible sans délaisser les affaires courantes ? Difficile au vu des effectifs, selon un syndicat de police. "La petite plainte d'agression de tous les jours, la petite plainte du voisin récalcitrant (…), je peux vous dire que vous, en tant que victime, vous allez attendre des mois et des mois", commente Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du SGP Police. Le ministère de l'Intérieur souhaite augmenter le nombre d'officiers de police judiciaire de 25%, afin de pouvoir traiter toutes les affaires plus rapidement. 

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