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Violences conjugales : défenestrée par son compagnon et reconnue en partie responsable

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Violences conjugales : défenestrée par son compagnon et reconnue en partie responsable
Violences conjugales : défenestrée par son compagnon et reconnue en partie responsable Violences conjugales : défenestrée par son compagnon et reconnue en partie responsable (FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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Une femme victime de violences conjugales peut-elle être jugée en partie responsable de ce qui lui arrive ? Le fonds de garantie des victimes estime que oui.

Cela fait cinq ans qu'Aïda vit sur un fauteuil roulant. Jetée du deuxième étage par son compagnon en 2013, cette jeune femme vient d'apprendre que la Commission d'indemnisation des victimes n'allait que partiellement l'indemniser. Pour l'organisme, elle aurait eu le tort de retourner au domicile de son agresseur après avoir déposé la première plainte. "C'est inadmissible. C'est comme si j'y avais contribué, cherché à ce qu'on me jette par la fenêtre et à devenir paraplégique à vie. Le fait de me dire que je suis 'responsable', ce n'est pas du tout logique", s'indigne Aïda au micro de France 3. Selon ses avocats, la jeune femme n'avait ni aide ni moyens financiers pour se reloger.

Une décision inacceptable

Une décision rare, mais conforme à la loi, selon la directrice du fonds de garantie des victimes, qui a traité le dossier. "Il s'est avéré que cette victime n'a pas respecté les consignes de prudence que lui avaient données les policiers, vis-à-vis desquelles elle s'était engagée à quitter l'appartement où les faits se sont produits, et également la ville", explique Nathalie Faussat. Une décision inacceptable selon la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. La victime a fait appel de cette décision. Depuis la condamnation à 15 ans de réclusion de son ancien compagnon en 2013, Aïda n'a toujours pas touché la moindre indemnité pour son préjudice.

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