: Vidéo Le site Mémo de vie, un nouvel outil pour aider les victimes de violences conjugales
Lundi, la fédération France Victimes a lancé Mémo de vie, un site où les femmes victimes de violences conjugales peuvent retracer ce qu'elles subissent, à travers des témoignages écrits, photos et vidéos.
La plateforme a été présentée lundi 23 novembre, deux jours avant la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. La fédération France Victimes a lancé, sous l'égide du gouvernement, le site Mémo de vie, une plateforme dédiée aux victimes de violences, et tout particulièrement de violences conjugales. Mémo de vie leur permet de relater ce qu'elles vivent, d'ajouter des photos, vidéos ou extraits sonores à leurs témoignages, et de solliciter de l'aide.
L'idée est née d'une consultation citoyenne de trois ans, lancée sur le site Make.org. Plus de 400 000 personnes y ont contribué, proposant de nouvelles idées pour lutter contre les violences faites aux femmes, rappelle Le Parisien. "Une idée était de prendre en considération les premiers signes d'agression conjugale ou autre, et également de mieux accompagner les victimes dans leur dépôt de plainte", raconte à franceinfo Olivia Mons. Porte-parole de France Victimes, elle est à l'initiative du projet Mémo de vie.
On le sait, les victimes de violences conjugales ont beaucoup de mal à se souvenir de ce qu'elles vivent, et donc elles ont besoin de pouvoir retranscrire dans un espace sécurisé ce qu'elles vivent.
Olivia Mons, porte-parole de la fédération France Victimesà franceinfo
La plateforme propose, sans créer de compte, une série de ressources pour les victimes de violences. "Des schémas pour comprendre ce qui nous arrive (...) des contacts d'urgence et des contacts pour être accompagnées", énumère Olivia Mons. Une fois le compte créé, la personne peut tenir un "journal", un récit précis des violences qu'elle subit. "Dans cet espace de stockage, elle va également pouvoir mettre des documents importants", comme un jugement de divorce, un certificat médical ou un dépôt de plainte.
Une plateforme sécurisée
Avec ces récits et preuves des violences vécues, France Victimes espère que Mémo de vie permettra à davantage d'enquêtes d'aboutir. "Cela va crédibiliser la parole de la victime qui sera entendue par les services de police", estime Olivia Mons. "Elle pourra partager, selon le souhait du policier ou du gendarme, un événement particulier, un média particulier qui pourrait effectivement servir d'indice, comme une photo, mais aussi servir de confrontation avec le mis en cause sur des paroles prononcées, des situations, des contextes."
Comment, toutefois, rendre cette plateforme sûre pour les victimes de violences conjugales ? "On a une déconnexion de la plateforme au bout de trois minutes si personne ne l'utilise, pour que le téléphone ou l'ordinateur ne soient pas accessibles", répond la porte-parole de France Victimes.
On a un bouton 'Vite je quitte' qui permet de quitter discrètement la plateforme et d’être renvoyé vers une page neutre.
Olivia Mons, porte-parole de la fédération France Victimesà franceinfo
"On va essayer de former nos utilisateurs, nos utilisatrices à utiliser Mémo de vie en navigation privée", ajoute-t-elle. Enfin, si la victime fait état de deux faits de violences "dans un court laps de temps", une notification s'affichera sur son compte Mémo de vie. Celle-ci lui dira que ce qu'elle vit est grave, et qu'il faut en parler. A terme, France Victimes espère que Mémo de vie aidera pas moins de 20 000 femmes, chaque année, à ne plus subir ces violences.
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