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Vidéo Féminicide dans le Bas-Rhin : "On dit aux femmes : 'quittez votre mari', mais on ne leur donne pas les possibilités de le faire", dénonce Osez le féminisme

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Céline Piques, porte-parle d'Osez le féminisme, était l'invitée de franceinfo mardi après la mort d'une femme, tué par son compagnon en Alsace dimanche. 

"On dit aux femmes : 'quittez votre mari', mais on ne leur donne pas les possibilités de le faire", a réagi Céline Piques, porte-parle d'Osez le féminisme, sur franceinfo mardi 12 novembre après le 131e féminicide de l'année survenu dimanche soir en Alsace, dans le Bas-Rhin, à Oberhoffen-sur-Moder.

"C'est le même scénario à chaque fois"

D'après la fille de la victime, sa mère avait porté plainte il y a un mois. Les gendarmes étaient intervenus vendredi, mais elle était retournée au domicile dimanche juste avant le drame : "Le problème c'est l'inaction de la police", affirme Céline Piques : "C'est le même scénario à chaque fois. La police prend la plainte et dit à la victime de violences de rentrer chez elle ! Une plainte a été déposée [par la victime contre son conjoint, NDLR] il y a un mois, il aurait fallu qu'un juge soit saisi pour éloigner le conjoint violent. Les outils juridiques existent, le problème c'est leur application et le délai dans lequel on les met en place".

Selon Céline Piques, "on sait très bien que c'est au moment des séparations que se font les passages à l'acte des féminicides".

La victime avait indiqué vouloir se séparer de son mari, on était donc dans une zone de grand danger. Les policiers qui ne sont pas formés passent à côté. On devrait apprendre de nos erreurs, malheureusement, dans deux jours peut-être une autre femme sera tuée avec les mêmes défaillances de la police.

Céline Piques

à franceinfo

"Une des solutions serait de systématiser l'éloignement du conjoint violent quand la femme victime veut rester dans le domicile", explique Céline Piques, la porte-parole d'Osez le féminisme. La victime voulait garder son domicile, selon le témoignage de sa fille. "Quitter son conjoint, ça veut parfois dire tout abandonner, ça veut dire des problèmes financiers, et de logement. On dit aux femmes : 'quittez votre mari', mais on ne leur donne pas les possibilités de le faire", conclut-elle. 

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