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Vidéo Féminicide d'Hayange : Marlène Schiappa "très choquée" qu'on ait proposé à la victime d'héberger son compagnon violent

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Article rédigé par franceinfo
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La ministre déléguée à la Citoyenneté était interrogée à propos de la mort d'une jeune femme en Moselle, tuée par son compagnon en pleine rue lundi.

"Je suis très choquée" qu'on ait proposé à la victime du féminicide d'Hayange d'héberger son compagnon violent à sa sortie de prison, a déclaré Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté, mercredi 26 mai sur franceinfo. Elle a rappelé qu'il "y avait eu des mains courantes" signalant des violences conjugales, "ça veut dire qu'il n'y a pas eu d'étude du dossier et de la situation réelle".

"L'enquête doit faire toute la lumière et dire pourquoi" la plainte pour menaces de mort déposée par la victime n'est pas remontée jusqu'au parquet, a poursuivi Marlène Schiappa. Elle s'est dite "interpellée par le fait qu'il y aurait eu une main courante" concernant les signalements de violences conjugales, car le ministère de l'Intérieur a donné "une instruction très ferme concernant les violences conjugales, ça doit être des plaintes et 100% des plaintes doivent être prises, qualifiées et transmises au parquet", a assuré la ministre.

Peut-on affirmer qu'il n'y a pas eu "de dysfonctionnement de la justice", comme le dit le procureur de Metz ? "Je ne veux pas me mêler du pouvoir judiciaire, mais évidemment ce sont des échecs collectifs à chaque fois qu'il y a féminicide", a répondu Marlène Schiappa. La ministre déléguée a déploré qu'à Hayange comme à Mérignac, "on a affaire à des féminicides d'une barbarie terrible et qui tous les deux ont lieu en pleine rue. Vous avez ce sentiment d'impunité, et ce sentiment que votre femme ou ex-femme vous appartient".

"Je ne peux pas tolérer qu'il y ait des hommes qui considèrent qu'ils ont droit de vie ou de mort sur leur femme ou leur ex-femme à tel point qu'ils se sentent autorisés à la tuer en pleine rue."

Marlène Schiappa

à franceinfo

Marlène Schiappa a rappelé que le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice travaillent sur la "création d'un fichier des auteurs de violences conjugales et de violences intrafamiliales qui permettra de mieux partager les informations", notamment pour répondre au féminicide de Mérignac. Ce fichier sera national et devrait concerner les personnes "après leur condamnation", a-t-elle indiqué. "L'affaire qui vient de se produire nous montre que si on avait ce fichier, on ne propose pas dans ces cas-là à son ex-conjointe d'héberger" un homme violent, a assuré la ministre déléguée.

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