: Vidéo Elle a été maltraitée dans une maison de redressement catholique
“Comme n'importe quel centre fermé, évidemment, à partir du moment où c'est entièrement clos, il y a des dérives. Et des dérives, il y en a eu beaucoup.” Fabienne Bichet a vécu, lorsqu’elle était une jeune fille, dans les maisons de redressement catholique du Bon Pasteur. Ces établissements s’occupaient des “filles à problèmes” sur décision de justice ou de leur famille. Mais derrière, c’est tout un quotidien de maltraitances que vivaient les résidentes.
“J'ai été vendue pour partir sur un bateau à Tanger”
“La violence physique, la violence morale. Ce qui affecte le plus, c'est toujours cette dévalorisation, qu'on ne vaut rien, qu'il n'y a que notre âme à sauver. Moi, j'étais à Toulouse, j'étais enfermée dans un ancien couvent et il y avait des murs de deux mètres de haut avec des tessons de bouteille tout autour. Pour pas qu'on fugue”, détaille Fabienne Bichet.
“Tous ces foyers étaient surveillés par les réseaux de la prostitution, inévitablement, on était piégées et violentées, et personnellement, j'ai même été vendue, j'ai été vendue pour partir sur un bateau à Tanger. J'étais l'objet de la vente, j'ai vu les billets sur la table, je suis allée aux toilettes, il y avait une lucarne dans les toilettes et j'ai pu me sauver. Mais pour moi, qui ai pu me sauver, combien sont tombées dans le même piège que moi, combien ont été vendues, combien sont parties sur des bateaux à Tanger?” Dans le film Mauvaises filles, 5 femmes témoignent de ce qu’elles ont vécu dans ces établissements. Leurs témoignages sont à retrouver dans les salles de cinéma à partir du 23 novembre 2022.
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