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"Je conseille à Adèle Haenel d'aller en justice" : Nicole Belloubet répond à l'actrice qui accuse Christophe Ruggia "d'attouchements" et "harcèlement sexuel"

La ministre de la Justice réagit après les accusations "d'attouchements" et de "harcèlement sexuel" de l'actrice à l'encontre du cinéaste Christophe Ruggia.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicole Belloubet, invitée de France Inter. (RADIO FRANCE)

"Je conseille à Adèle Haenel d'aller en justice", a réagi mercredi 6 novembre sur France Inter la ministre de la Justice Nicole Belloubet. L'actrice accuse le cinéaste Christophe Ruggia, d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel", quand elle avait entre 12 et 15 ans. Dans une longue enquête de Médiapart publiée dimanche et un entretien filmé diffusé en direct, lundi 4 novembre, l'actrice deux fois césarisée décrit un "système d'isolement" mis en place par le cinéaste, qui lui a donné son premier rôle au cinéma dans Les Diables, sorti en 2002.

L'actrice ne veut pas saisir la justice

Les faits ne sont pas prescrits, mais l'actrice a indiqué qu'elle n'entendait pas saisir la justice. "J'avais envie d'agir (...) [mais] je n'ai jamais pensé à la justice", explique Adèle Haenel, qui estime qu'il existe "une violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire". Elle regrette que les agresseurs et les violeurs soient "si peu" condamnés. Elle ajoute : "La justice nous ignore, on ignore la justice."

J'ai entendu ce qu'elle a dit et j'ai trouvé que c'était très courageux. J'ai été choquée par ce qu'elle a dit sur la justice, choquée pas au sens critique, mais au sens où elle l'a formulé ainsi

Nicole Belloubet, ministre de la Justice

à France Inter

"Je pense qu'elle a tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situation, réagit Nicole Belloubet. Au contraire, surtout avec ce qu'elle a dit, elle devrait saisir la justice qui me semble être en capacité de prendre en compte ce type de situations".

"Difficile" que le parquet se saisisse de cette affaire

Pour Nicole Belloubet, "c'est difficile qu'il [le parquet] se saisisse sur les faits tels que je les ai lus. Mais vraiment, je pense qu'il y a presque une nécessité, à partir de ce qu'elle a dit, de poser cette question à la justice pour que les choses soient traitées clairement et objectivement. Elle en ressortira renforcée et la personne qui est mise en cause également".

"Mieux prendre en compte la parole des femmes" et "améliorer le dépôt de preuves"

"L'ensemble des mesures que nous développons, à la fois dans le texte de lois, en cours de discussion au Parlement, ce soir [mercredi 6 novembre] au Sénat et par les mesures qui sortiront du Grenelle des violences conjugales, tout cela est une manière de mieux prendre en compte la parole des femmes qui ont été victimes de ce type de situation".

"Nous essayons d'améliorer par mille et une manières, notamment en permettant aux femmes de déposer plainte dans les hôpitaux ou en ligne. Nous essayons de faciliter le dépôt de preuves. Nous formons des gens pour recueillir ces preuves-là. Je crois que tout cela contribue à améliorer la situation", a détaillé la Garde des Sceaux.

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