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Féminicides : plus de 150 sénateurs cosignent une tribune pour réclamer des mesures d'urgence

"Qu'attend le gouvernement ?", s'interrogent ces élus dans un texte publié vendredi par "Libération".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation pour dénoncer les féminicides en France, le 6 octobre 2018 à Paris. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Où est la grande cause du quinquennat ?", s'alarment plus de 150 sénateurs dans une tribune publiée dans Libération, vendredi 5 juillet, alors qu'au moins 72 féminicides ont eu lieu depuis le 1er janvier. "Vaincre ce fléau est d'abord et surtout une affaire de ressources financières et humaines", estiment les 150 parlementaires, qui réclament notamment une plus grande utilisation des bracelets électroniques pour prévenir de telles violences.

Notre pays s’est engagé contre la mortalité routière et a su faire baisser le nombre de tués sur les routes : il peut donc relever le défi de ces tragédies humaines. Arrêtons la gesticulation.

Collectif de sénateurs

tribune dans "Libération"

Les signataires de la tribune, qui évoquent un "saupoudrage", demandent en outre la création de places d'hébergements d'urgence, le déploiement "de magistrats, de policiers et de gendarmes spécialisés" sur tout le territoire et un meilleur accompagnement des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes.

Un rassemblement samedi à Paris

Les initiatives se multiplient ces derniers jours, à l'image d'une tribune publiée la veille dans Le Monde par un collectif féministe ou encore d'une pétition lancée par la comédienne Eva Darlan et le magistrat honoraire Luc Frémiot, texte qui a reçu plus de 5 000 signatures sur la plateforme change.org. "Les pouvoirs publics n'en ont rien à faire des femmes", avait estimé Eva Darlan sur BFMTV. Un rassemblement, à l'appel de familles et de proches de victimes de féminicides, est prévu samedi à Paris, à 17 heures sur la place de la République.

En 2017, 130 femmes sont mortes en France sous les coups de leur compagnon, ex-conjoint ou petit ami, contre 123 en 2016, selon des données communiquées par le ministère de l'Intérieur. Sur ces 130 femmes, 109 formaient un couple stable avec leur meurtrier et 21 ont été tuées par un petit ami, un amant ou une relation épisodique. A ces chiffres, il faut ajouter 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales et 151 tentatives d'homicides au sein du couple.

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