Trois tendances à retenir sur la démographie en France
L'Insee a publié, mardi, le bilan démographique de la France en 2015. L'évolution du nombre de morts, de naissances et de l'espérance de vie est notable.
La France compte 66,6 millions d'habitants au 1er janvier 2016, selon les chiffres publiés, mardi 19 janvier, par l'Insee (PDF). Ainsi, 64,5 millions d'habitants vivent en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d'outre-mer.
Le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, reste le principal moteur de la croissance démographique. Mais il est le plus faible enregistré depuis quarante ans (+200 000 en 2015 sur un an). Dans le détail, trois tendances expliquent cela.
1Un nombre de décès record depuis l'après-guerre
En 2015, 600 000 personnes sont mortes, indique l'Insee, soit 41 000 de plus qu'en 2014 (+7,3%), notamment à cause de la canicule, des vagues de froid et de l'épidémie de grippe. Cette "forte hausse s'explique par l'augmentation du nombre des 65 ans et plus et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans", explique l'Insee.
Les morts ont été plus nombreux chaque mois de 2015 par rapport à ceux de 2014, mais l'Insee identifie trois épisodes de surmortalité. Les trois premiers mois de l'année ont ainsi enregistré 24 000 décès de plus qu'en 2014. L'Insee explique que l'épisode grippal a été long (neuf semaines) et de forte intensité, avec un impact relativement sévère sur les personnes âgées. La canicule en juillet et le froid en octobre ont également fait significativement augmenter le nombre de morts.
2L'espérance de vie diminue
Sous l'effet de ce surcroît de mortalité, l'espérance de vie à la naissance "diminue nettement", de 0,4 an pour les femmes, de 0,3 an pour les hommes. En 2015, une femme peut espérer vivre jusqu'à 85 ans et un homme jusqu'à 78,9 ans.
"On ne peut pas dire que cela marque un coup d'arrêt dans la tendance à la hausse de l'espérance de vie", relève Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales de l'Insee. Car depuis vingt ans, l'espérance de vie a augmenté de 3,1 ans pour les femmes et de 5,1 ans pour les hommes.
En 2003 et en 2012, l'espérance de vie à la naissance avait ainsi reculé pour les femmes uniquement pour repartir ensuite à la hausse.
3Moins de naissances
Quant à la baisse des naissances en 2015, "elle n'a rien d'exceptionnel", assure l'Insee. D'une part, elle est faible (-2,3% par rapport à 2014). D'autre part, la natalité reste à un niveau élevé, avec 800 000 nouveau-nés, chiffre autour duquel elle oscille depuis la fin du baby-boom. "De telles fluctuations ont déjà été observées dans le passé", précise l'institut.
Cette baisse s'explique par la diminution, depuis 1995, du nombre de femmes en âge de procréer et le léger recul de la fécondité en 2015 : 1,96 enfant par femme, contre 2 en 2014. En cause, la baisse de la fécondité des femmes de moins de 30 ans, qui s'est un peu accentuée. Celle des femmes âgées de 30 à 34 ans a également reculé. Elle était stable depuis 2011.
"La baisse des naissances devrait se poursuivre, avec le recul du nombre de femmes en âge de procréer, mais rien n'indique que la fécondité suive le même chemin", selon Marie Reynaud. L'âge moyen à l'accouchement, en constante augmentation, atteint désormais 30,4 ans. Néanmoins, la France reste championne de la fécondité en Europe, avec l'Irlande. Un titre que les deux pays détiennent depuis 1999.
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