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Trappes : que s'est-il passé lors du contrôle de la femme voilée ?

Selon son mari, poursuivi pour s'être opposé aux policiers, Cassandra a "toujours accepté" les "nombreux" contrôles d'identité. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des CRS en faction à Trappes (Yvelines), le 21 juillet 2013, au surlendemain des échauffourées déclenchées par le contrôle d'identité d'une femme voilée. (MAXPPP)

Alors que le calme semble revenu à Trappes, lundi 22 juillet, l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (la police des polices) se poursuit pour éclaircir les circonstances de l'incident qui a mis le feu aux poudres dans cette ville des Yvelines. Comment le contrôle d'identité d'une femme intégralement voilée jeudi a-t-il dégénéré ? Francetv info résume les éléments connus dans cette affaire.

Qui est la jeune femme contrôlée ?

Selon Le Monde (article abonnés), Cassandra B. est une Martiniquaise de 20 ans convertie à l'islam, mariée à Mickaël K., d'origine russo-maghrébine. Selon ce dernier, poursuivi pour s'être opposé aux policiers lors de ce contrôle d'identité, sa femme a "toujours accepté" les "nombreux" contrôles d'identité qu'elle a subis. Selon lui, elle a toujours consenti à "montrer son visage aux policiers" et à "coopérer"

"Le soir des faits, elle n'a pas eu le temps de montrer son visage aux forces de l'ordre, compte tenu notamment du contexte dans lequel le contrôle s'est déroulé", poursuit Mickaël dans un communiqué, sans donner plus de détails. 

Que disent les autorités ? 

Selon le procureur de la République de Versailles, Vincent Lesclous, le mari de Cassandra s'est violemment opposé au contrôle de sa femme dans le quartier des Merisiers. Selon des policiers, il aurait tenté d'étrangler l'un d'entre eux par derrière, après lui avoir donné un coup de poing. Le policier en question présente des marques d'étranglement au cou et une trace de coup au niveau d'une pommette.

Placé en garde à vue puis déféré devant le parquet de Versailles, Mickaël K. a été remis en liberté samedi et placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé en septembre. Selon son avocat, maître Ference, son client est un "homme calme et non violent", "inconnu des services de police".

Quelle est la version du Collectif contre l'islamophobie ? 

Le site du Collectif contre l'islamophobie en France publie un témoignage présenté comme étant celui de Cassandra. Cette dernière y raconte que sa mère a été bousculée par un policier. Son mari aurait protesté et un agent se serait énervé. "Je me suis interposée entre eux pour ne pas que ça dégénère", explique-t-elle. Elle affirme encore que le policier lui a tenu "un langage agressif. Apeurée, je lui ai demandé de se taire. Il m’a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : 'C'est à moi que tu parles ? C'est à moi que tu parles, hein ?'"

Le site Al Kanz, destiné aux "consommateurs musulmans", dit avoir recueilli plusieurs témoignages faisant état de "la manière forte" employée par les policiers lors du contrôle. D'après le site, "la jeune mère en niqab, accompagnée de son fils de quatre mois et de son mari, a été 'malmenée' tout comme son conjoint lors de ce contrôle"

Comme le rapporte Le Monde, le département des Yvelines enregistre, selon l'Observatoire de la laïcité, le plus grand nombre de contrôles d'identité visant des femmes voilées. 

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